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En presse, le SE-Unsa dĂ©nonce le surmenage imposĂ© aux directeurs et directrices d’Ă©coles
Article publié le mercredi 3 juin 2020.
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Article de l'Indépendant du 29/05/2020

 

Témoignages à l'appui, le syndicat enseignant fait le point de la situation des responsables d'établissements scolaires suite au retour des élèves. Beaucoup de stress encore, qui s'ajoute à une charge de travail déjà importante.

Il n'a pas attendu la situation exceptionnelle provoquĂ©e par l'Ă©pidĂ©mie de coronavirus pour pointer cette problĂ©matique. Pour le syndicat SE-Unsa, les directeurs et directrices d'Ă©coles sont sous pression depuis longtemps : une situation alarmante notamment mise en lumière par une tribune nationale (lire plus bas). Or selon ses reprĂ©sentants, les conditions très particulières de rĂ©ouverture des Ă©tablissements scolaires n'ont fait qu'aggraver les choses.

 

"Cette crise a encore demandĂ© du travail supplĂ©mentaire aux directeurs et directrices", affirme Anne Marty, secrĂ©taire dĂ©partementale SE-Unsa, rappelant qu'ils ont cumulĂ© continuitĂ© pĂ©dagogique ("chacun avec son matĂ©riel perso !") et prĂ©paration de la reprise. "La plus grosse surcharge de stress est venue de cette succession d'informations contradictoires, d'ordres et de contre-ordres. On leur a transmis le protocole sanitaire le dimanche soir : ils ont eu deux jours pour le mettre en place !" Et la responsable de pointer la solitude des chefs d'Ă©tablissement dans le primaire.

 

Le protocole sera inapplicable si les effectifs deviennent trop importants

"Le meilleur exemple est celui de Port-La Nouvelle : le collège et l'Ă©cole de cette commune accueillent tous deux le mĂŞme nombre d'Ă©lèves, Ă  savoir 300... mais le directeur de l'Ă©cole n'a ni secrĂ©taire, ni service administratif, ni vie scolaire pour l'Ă©pauler. Il fait tout, tout seul !" Et Anne Marty d'avertir : "Les directeurs et directrices sont au rendez-vous, ils tiennent bon, mais jusqu'Ă  quand ?"

Directrice de l'Ă©cole maternelle de Villemoustaussou et militante Unsa, Magali Ferrand a surtout mal vĂ©cu "le fait d'ĂŞtre informĂ©e des dĂ©cisions du ministère en regardant BFM, comme n'importe quel autre citoyen". Et si son Ă©tablissement scolaire n'a rouvert pour sa part que ce mardi 2 juin, "stress et pression" sont toujours lĂ . "Ce dĂ©lai a bien sĂ»r permis de prĂ©parer cette rentrĂ©e avec plus de sĂ©rĂ©nitĂ©, mais nous risquons de recevoir davantage d'enfants... avec les mĂŞmes contraintes sanitaires. Les Ă©lèves sont Ă©videmment les bienvenus et nous comprenons la nĂ©cessitĂ© pour de nombreux parents de reprendre le travail, il n'en demeure pas moins que le protocole toujours en vigueur sera inapplicable si les effectifs deviennent trop importants." Autrement dit : "Il faudrait alors accueillir les enfants Ă  tour de rĂ´le, ce qui serait source de complication pour les familles".

SecrĂ©taire d'Ă©cole et institutrice remplaçante sur Narbonne, EloĂŻse Hiroux confirme que si pour l'heure "ça se passe bien", c'est grâce au "nombre limitĂ©" d'enfants. "MĂŞme en effectifs rĂ©duits, le respect des normes sanitaires prend Ă©normĂ©ment de temps. Faire se laver les mains Ă  chaque Ă©lève avant d'entrer en classe, rĂ©pĂ©ter l'opĂ©ration avec tout enfant qui tousse ou Ă©ternue... Et pendant la rĂ©crĂ©ation, on passe notre temps Ă  crier "un mètre !". Ils ont très envie de jouer ensemble, mais ils comprennent la situation. C'est plus compliquĂ© en maternelle, oĂą en principe ils travaillent tous autour d'une mĂŞme table. LĂ  ils se retrouvent soudain sĂ©parĂ©s, avec du matĂ©riel individuel." Mais parfois, la rigueur du protocole s'efface tout de mĂŞme un peu devant les besoins des tout-petits, illustration des limites logiques du dispositif. "Tous les membres de mon Ă©quipe ont le mĂŞme cri du cĹ“ur : on ne refusera jamais un câlin Ă  un enfant qui pleure, affirme ainsi Magali Ferrand. On gardera le masque, on se lavera les mains autant qu'il le faudra, mais on ne laissera pas de cĂ´tĂ© un enfant qui a du chagrin. Ou alors on s'Ă©loigne dĂ©finitivement de notre mĂ©tier".

Reconnaissance et soutien

"Personne n’est dupe, estime Magali Ferrand. Les responsables en cas de souci, ce sont le maire et le directeur de l’école. Tous deux doivent rĂ©pondre de la santĂ© des Ă©lèves, des enseignants et des Atsem". Une mission supplĂ©mentaire et pas des moindres, qui pour l’Unsa justifie d’autant plus la tribune nationale impulsĂ©e pour alerter sur les rĂ©alitĂ©s de travail des directeurs et directrices d’établissements scolaires.

"Durant la prĂ©paration du plan de reprise, beaucoup de collègues m’ont confiĂ© dormir très peu, indique ainsi Anne Marty. Certains rĂ©pondaient jusqu’à minuit Ă  des mails de parents !" 
SignĂ©e Ă  ce jour par 2 300 professionnels de l’enseignement, ladite tribune demande ainsi plusieurs mesures de soutien pour les directeurs et directrices d’école : "Du temps de dĂ©charge en classe et du personnel d’aide Ă  la direction affectĂ© de manière pĂ©renne, une reconnaissance financière Ă  la hauteur des heures supplĂ©mentaires rĂ©alisĂ©es et de la responsabilitĂ© engagĂ©e, enfin l’amĂ©lioration des apprĂ©ciations de carrière".

                                                                                                         Lionel Ormières

 

 
 
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