Depuis l’annonce par le Président de la république d’une reprise de l’école le 11 mai, le SE-Unsa n’a eu de cesse de clamer la précipitation et l’impréparation du gouvernement pour assurer une reprise dans de bonnes conditions. Preuve en a été faite avec les 4 semaines « marathon » que viennent de passer l’ensemble des personnels. Une course après la date du 11 mai, un protocole sanitaire publié un dimanche, et une circulaire nationale une semaine avant la reprise seulement...

Le manque de préparation a également inquiété les communes qui ont parfois pris des décisions qui ont considérablement compliqué la tâche des directrices et directeurs d’écoles.

Pour le SE-Unsa, un retour à l’école des élèves avant la fin de l’année scolaire en cours était, plus que souhaitable, nécessaire. Mais au rythme des équipes et en prenant le temps de s’approprier le protocole sanitaire et de s’organiser avec les collectivités.

Le ministère qui a bien dû se rendre à l’évidence n’a pourtant pas repoussé l’échéance mais a tout fait pour assouplir cette reprise en prônant la bienveillance.

Il faudra donc faire avec, avec presque autant de situations différentes que d’écoles et d’établissements. Le SE-Unsa dans un cadre intersyndical avec le Snuipp-FSU et le Sgen-CFDT appelle les équipes à s’emparer au moins la semaine du 11 au 15 mai comme semaine de prérentrée si elles en ressentent le besoin, à fixer des maximas à 10 élèves en écoles élémentaires et moins en maternelle.

Signez la pétition intersyndicale (SE-Unsa - Snuipp-FSU - Sgen-CFDT : « Aucune reprise sans garanties sanitaires et pédagogiques »

 

Le 11 mai

Le 11 mai constitue donc une journée de prérentrée pour les équipes (enseignants et AESH). On peut également, avec l’accord de la mairie, y associer les ATSEM.

De nombreuses écoles ont demandé de pouvoir bénéficier d’au moins 2 jours. Ces deux journées doivent donc servir à lire et s’approprier le protocole sanitaire ainsi qu’à vérifier la possibilité d’accueillir les élèves à partir du jeudi 14 mai.

Si le protocole n’est pas applicable (locaux trop petits, manque de sanitaire, manque de personnels municipaux, ATSEM…) et les conditions ne sont pas réunies, les directrices et directeurs devront immédiatement alerter leur IEN et la collectivité par écrit. Soit une solution est apportée, soit l’école n’ouvrira pas.

Si la décision d’une ouverture d’école est maintenue, les personnels pourront enclencher la procédure d’alerte en vue d’exercer si nécessaire leur droit de retrait :

• alerter par écrit individuellement son IEN, l’IA-Dasen, le CHSCT et sa section départementale du SE-Unsa des conditions de réouverture ne respectant pas les préconisations sanitaires du protocole ;

• informer de la démarche d’alerte les familles, les collectivités territoriales et le préfet.

En revanche, si le protocole sanitaire est applicable, alors il conviendra de définir le nombre d’élèves maximum possible à accueillir dans un premier temps, et de constituer des groupes d’élèves « stables » afin de limiter le brassage.

Liens Utiles

https://eduscol.education.fr/cid151499/reouverture-des-ecoles.html

Pour toute question concernant la santé et sécurité au travail : chsct.34@unsa-education.org

 

Après le 11 mai

Les personnels qui se trouvent en situation de vulnérabilité de santé au regard du virus Covid 19 ou qui vivent avec une personne ayant cette vulnérabilité ne doivent pas être présents et bénéficient à ce titre d'une autorisation de travail à distance, après avoir fourni à leur IEN une attestation signée d'un médecin.

Les personnels qui "ne pourront pas" ou qui "ne voudront pas" mettre leur enfant à l’école et sans mode de garde alternatif pourront exercer leur activité en télétravail.

Pour les procédures, notre article : http://sections.se-unsa.org/11/spip.php?article2209

Pour tous les autres, il conviendra d’assurer l’accueil des élèves qui se seront signalés à l’avance. Inutile que tous les enseignants soient présents « par principe » ! Le SE-Unsa rappelle que la règle édictée par le gouvernement demeure « le télétravail autant que possible ».

Dans le cas où peu d’élèves se seraient inscrits, il peut être envisagé de ne mobiliser qu’un minimum d’enseignants, et de mettre en place une rotation. Ce qui permet aux autres de continuer la continuité pédagogique dans de bonnes conditions.

Adhérents du SE-Unsa : des courriers types sont à disposition sur notre espace adhérents.

La reprise m’angoisse

Quelques collègues ont fait part au SE-Unsa de l’angoisse et du stress que constituait la reprise le 11 mai. En effet, dans le cadre du travail à distance, les personnels ont dû réinventer leur manière de travailler, se former seul, et cela au prix d’une charge de travail importante et dans l’urgence. Dans le cadre de la préparation de la reprise du 11 mai, cette charge de travail ajouté au travail à distance, peut provoquer chez certain.e.s une grande anxiété.

Il conviendra d’abord de dépasser cette anxiété pour les journées des 11 et 12 mai. Se retrouver, discuter, échanger, permettra certainement de lever un grand nombre d’angoisses et de trouver des solutions aux problèmes que l’on envisageait.

Le cas échéant, vous avez la possibilité de signaler ces angoisses et ces disfonctionnements dans le registre RSST. A cet effet, cette fiche serait un premier justificatif en cas de difficultés psychologiques éventuelles.

Pour toute demande concernant la santé et sécurité au travail : 11@se-unsa.org

Adhérents du SE-Unsa : un exemple de fiche RSST est à disposition sur notre espace adhérents.

 

Et après ?

Cette reprise du 11 mai sera progressive à plus d’un égard. Tout d’abord par le peu de journées d’école jusqu’au 1er juin (seulement 8 jours). D’autre part par la taille des groupes pris en charge. Il faudra commencer petit et ajuster au fur et à mesure. Enfin par le public accueilli. Il convient en équipe et en lien avec la commune de statuer sur l’opportunité d’accueillir certains élèves plutôt que d’autres. Cela dépendra des capacités de la commune à assurer la sécurité, du nombre de personnels présents (enseignants, aesh, atsem…), etc…

A partir du 2 juin, on devrait rentrer dans une seconde phase. La fin annoncée du dispositif de chômage partiel et la fin également de la possibilité de télétravailler pour garder ses enfants, va entrainer une forte augmentation d’élèves.

Le 2 juin, c’est loin. Nous n’y sommes pas encore, mais il faut d’ores et déjà s’y préparer. Dans l’élaboration du protocole sanitaire de votre école (voir modèle en PJ) mais aussi sur le plan pédagogique. Profitons du mois de mai pour commencer à travailler différemment avec les élèves. Cela sera beaucoup plus compliqué au mois de juin…
 

Ressources

Vous trouverez des idées et ressources sur le blog du SE-Unsa : L'école de demain

Le SE-Unsa met à votre disposition un modèle de protocole sanitaire local à adapter en fonction de votre situation. N'oubliez pas de le faire valider apr votre IEN.