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RĂ©ouverture : les « hypothèses » du ministre
Article publié le jeudi 23 avril 2020.
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Mardi 21 avril, le ministre, auditionné par les députés de la Commission des Affaires Culturelles, a exposé de manière détaillée les hypothèses sur lesquelles le ministère travaille pour une reprise progressive des écoles, collèges et lycées à partir du 11 mai. N’ayant fait l’objet d’aucun échange préalable avec les personnels, ces hypothèses soulèvent de très nombreuses questions.
 
 
Les hypothèses pour une rentrée progressive
 
1) La rentrĂ©e se ferait par niveau :
  • La semaine du 11 mai : rentrĂ©e des GS, CP et CM2.
  • La semaine du 18 mai : rentrĂ©e des 6ème et des 3eme en collège, des premières et terminales en lycĂ©e.
  • La semaine du 25 mai : rentrĂ©e de tous les autres niveaux.
  • Dans les Ă©coles, la prĂ©-rentrĂ©e aurait lieu le 11 mai et l’accueil des Ă©lèves dĂ©buterait dès le 12. En revanche, dans le second degrĂ©, on aurait une semaine complète pour s’organiser.
 
2) Les conditions et prĂ©cisions apportĂ©es par le ministre :
  • Un protocole sanitaire national : pour rouvrir, les Ă©coles et Ă©tablissements devront pouvoir respecter ce protocole qui n’est pas encore connu.
  • Des groupes Ă  effectif rĂ©duit (le ministre Ă©voque le nombre de 15 Ă©lèves). Lorsque les Ă©lèves ne sont pas avec leur(s) enseignant(s), ils sont soit Ă  la maison (Ă©cole Ă  distance), soit en Ă©tude, soit accueillis dans des activitĂ©s pĂ©ri-scolaires (sportives, sanitaires, culturelles ou civiques) organisĂ©es par les collectivitĂ©s.
  • Les Ă©lèves et les personnels prĂ©sentant des risques ou ayant des membres de leur famille Ă  risques resteront Ă  distance.
  • L’organisation concrète sera locale pour prendre en compte la rĂ©alitĂ© des locaux, des Ă©quipements, des effectifs, des personnels disponibles,…
  • Le rythme de mise en Ĺ“uvre pourra ĂŞtre diffĂ©renciĂ© selon les territoires (rĂ©gions Ă©pargnĂ©es par l’épidĂ©mie ou très touchĂ©es par exemple ; Ă©coles en EP avec classes dĂ©doublĂ©es ; Ă©coles Ă  faible effectif en zone rurale).
  • La prioritĂ© sera accordĂ©e aux Ă©lèves dĂ©crochĂ©s de l’enseignement Ă  distance (4% selon le ministre) et aux Ă©lèves en situation de handicap.
  • Sur le plan pĂ©dagogique, il ne s’agira pas de faire les programmes mais de faire le point avec chaque Ă©lève et de consolider ses apprentissages grâce Ă  la « personnalisation Â».
Des incertitudes qui nourrissent l’inquiétude des personnels et des familles
 
L’absence d’un protocole sanitaire Ă©tabli Ă  partir de recommandations des autoritĂ©s de santĂ© et en dialogue avec les reprĂ©sentants des collectivitĂ©s et des personnels, stabilisĂ© et connu de tous contribue fortement Ă  l’impression que le ministre « met la charrue avant les bĹ“ufs Â» et tente d’imposer avant tout dĂ©bat ses choix prĂ©fĂ©rentiels. InterrogĂ© par les dĂ©putĂ©s sur les avis scientifiques qui le conduisent Ă  faire de telles propositions, le ministre n’a citĂ© qu’une publication de l’AcadĂ©mie des Sciences allemande. Celle-ci, au vu de la situation de la pandĂ©mie en Allemagne recommande la rĂ©ouverture des Ă©coles pour des raisons principalement sociales et Ă©conomiques. Mais la comparaison avec l’Allemagne est-elle bien judicieuse ? Au final, le ministre affirme que « faire durer le confinement scolaire serait la solution de facilitĂ© Â». Pas sĂ»r que les personnels qui s’échinent Ă  faire fonctionner la « continuitĂ© pĂ©dagogique Â» partagent cette opinion.
 
Les incertitudes sur les masques, les tests, le gel hydroalcoolique, les sanitaires des établissements scolaires, les difficultés à respecter et faire respecter les gestes barrière que mettent en évidence les enseignants qui participent à l’accueil des enfants de soignants, expliquent en grande partie les réserves des personnels.
 
Les objectifs mis en avant par le ministre pour cette reprise sont des objectifs sociaux. Il cite les dĂ©crocheurs de l’école Ă  distance, les enfants qui n’ont plus accès Ă  la cantine et les violences intra-familiales. Cette affirmation du rĂ´le social de l’Ecole est positive mais il ne faudrait pas qu’elle soit utilisĂ©e pour « culpabiliser Â» les personnels et les contraindre Ă  accepter de reprendre le chemin de leur Ă©cole ou de leur Ă©tablissement mĂŞme si les garanties sanitaires ne sont pas assurĂ©es.
 
Des questions auxquelles il faudra répondre
 
En nous plaçant dans l’hypothèse que la situation sanitaire permet d’envisager une reprise selon le calendrier du ministre, de nombreuses questions se posent encore :
  • Comment assurer la « distanciation sociale Â» dans les transports scolaires ou publics utilisĂ©s par les Ă©lèves et les personnels ?
  • Comment assurer les mouvements des Ă©lèves dans les espaces communs (couloirs, cour de rĂ©crĂ©ation,…) ?
  • Comment assurer la restauration scolaire ?
  • Comment assurer la rotation des groupes d’élèves ?
  • Comment organiser les entrĂ©es et les sorties pour Ă©viter les regroupements d’adultes ?
  • Comment seront identifiĂ©s les personnels Ă  risques ?
  • Comment procĂ©der en cas de repĂ©rage d’un cas suspect ?
  • Qui assurera l’école Ă  distance si les enseignants sont Ă  temps plein dans leur Ă©tablissement ? Penser qu’ils puissent faire les deux, comme le ministre l’a laissĂ© entendre, c’est nier la rĂ©alitĂ© du mĂ©tier. Des garanties doivent ĂŞtre apportĂ©es sur cette question.
  • Un effectif de 15 Ă©lèves ne peut ĂŞtre une norme absolue. Elle doit ĂŞtre modulĂ©e en fonction de l’âge des Ă©lèves et des locaux. Qui dĂ©cidera ?
  • Une prĂ©-rentrĂ©e est indispensable pour mettre au point une organisation nouvelle. Une journĂ©e n’est pas suffisante dans les Ă©coles et il ne peut pas ĂŞtre demandĂ© aux personnels de se rĂ©unir avant le 11 mai. Il faut dĂ©caler la rentrĂ©e des Ă©lèves pour donner plus de temps en Ă©quipe pour prĂ©parer leur arrivĂ©e.
 
Bien sûr, nous pensons tous qu’il est souhaitable que les élèves reviennent en classe au plus vite, pour limiter au maximum le décrochage des apprentissages, permettre une mise en commun des expériences, et faciliter la projection vers la reprise en septembre.
Bien sûr, nous comprenons qu’il va falloir apprendre à vivre avec le Covid-19 et qu’il faut que l’école reprenne.
Mais cela ne peut se faire au détriment de la santé des élèves et des personnels et doit s’inscrire dans le déconfinement général de la société toute entière.
Les personnels demandent simplement les mĂŞmes garanties et les mĂŞmes mesures de protection que le reste de la population.

 

 
 
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