Tout d’abord, il est nécessaire de rappeler que les établissements scolaires et universitaires ne sont pas préservés et hermétiques aux maux que traversent notre société. Ces derniers temps, la très forte augmentation des conflits armés au niveau international, les récentes crises sanitaires et sociales ou encore la dégradation de la santé mentale sont autant d’éléments qui viennent mettre notre société « sous tension » et qui ne sont pas sans répercussion sur les personnels.
Quelles mesures de ces violences ?
Les chiffres dont on dispose actuellement ne permettent pas de mesurer de manière très contemporaine leur évolution récente. De plus, ces chiffres ne s’intéressent qu’à une partie des violences déclarées.
Ainsi les données les plus récentes disponibles sont celles relatives aux demandes de protection fonctionnelle avec le bilan de l’année 2022*. Il en ressort que les demandes sont en hausse de 15 % par rapport à 2021, année où l’augmentation des demandes avait déjà été très forte.
Plus des trois quarts de ces demandes ont été acceptées. Tous les personnels sont concernés, à plus de 72 % les demandes émanent de personnels enseignants, suivis par les personnels de direction (11,5%) puis les CPE et Psy-EN (6,5%)
Ces chiffres sont très préoccupants.
Un sujet pris au sérieux
Une mission sénatoriale** s’est saisie du sujet et a déjà procédé à de multiples auditions des acteurs actuels et passés concernés par la problématique : Jean Michel Blanquer, Eric Dupont Moretti, Stanislas Guerini ou encore des responsables de la police nationale te de la gendarmerie. Il en ressort la nécessité de disposer d’un outil commun en capacité de traiter les phénomènes dans toute leur exhaustivité. L’UNSA Éducation partage cette position afin que nous puissions disposer de données fiables et complètes pour bien mesurer ces phénomènes.
Des attentes fortes
Les dernières enquêtes sur le climat scolaire, réalisée par l’autonome de solidarité laïque ont montré que les personnels (enseignants particulièrement) éprouvaient un important sentiment d’isolement et une nette dégradation de la confiance envers leur hiérarchie notamment celle indirecte : au niveau des rectorats et du ministère.
Lorsqu’un personnel se retrouve confronté à une situation de violence, il doit pouvoir avoir accès à une information rapide sur les dispositifs mobilisables ainsi qu’un soutien rapide en terme d’accompagnement.
Dans les situations les plus graves, il est indispensable que la protection fonctionnelle, voire une protection policière, puisse être accordée le plus rapidement possible.