L’ensemble des documents qui soumis  Ă  l’examen de la formation spĂ©cialisĂ©e convergent dans le mĂŞme sens : d’une part le constat d’un Ă©tat de souffrance prĂ©occupant de tous les personnels du ministère et d’autre part d’une absence totale de rĂ©ponses qui s’imposent pourtant aux dĂ©fis auxquels est confrontĂ© notre ministère.

Pour l’UNSA Éducation, il n’est pas concevable que le premier employeur de France et d’Europe ne prenne pas la mesure effective de la situation de santé mentale de ses agents alors que plus de 36% des risques signalés dans les registres Santé et sécurité au travail relèvent des facteurs psychosociaux. Et un chiffre forcément en deçà de la réalité tant ces facteurs sont difficilement identifiables par leur invisibilité et le manque de formation des personnels aux risques.

Pour l’UNSA Éducation, il n’est pas entendable qu’il n’y ait pas de dĂ©cisions et de mesures concrètes afin de permettre de rĂ©duire cette souffrance au travail des personnels. Il n’est pas plus acceptable que ne soient pas mis en Ĺ“uvre les moyens nĂ©cessaires pour atteindre les exigences minimales en matière de santĂ© et de sĂ©curitĂ© des agents. Ces sujets, dans les faits, sont en permanence relĂ©guĂ©s Ă  des bilans qui non seulement rĂ©pètent inlassablement les mĂŞmes constats qui s’aggravent, mais ne s’accompagnent toujours d’aucune action ambitieuse et d’envergure. 

Qui plus est, ce sont bien tous les personnels, y compris ceux qui ont la charge de la prévention notamment dans le secteur médico-social, qui sont concernés par cette souffrance au travail dans un contexte systémique dégradé, où l’absence de moyens et de personnels conduit à accroitre encore les difficultés d’exercice et la perte de sens des missions. Tous sont placés devant des dilemmes irréconciliables qui accroissent encore les effets de conditions dégradées, de la surcharge de travail avec les conséquences sanitaires et les pathologies que cela génère.

Il est désormais nécessaire de prendre la mesure du problème avec un employeur qui pour la grande majorité de ses personnels n’a pas organisé une seule visite médicale tout au long de leur carrière.

Par ailleurs, il est également nécessaire de dire un mot dans ce propos liminaire pour s’insurger sur la situation des personnels en situation de handicap. Non seulement le ministère s’adresse un autosatisfecit en matière de recrutement des personnels en situation de handicap alors qu’il est indéniablement l’un des pires élèves en la matière.

L’UNSA Éducation rappelle que le ministère ne respecte pas les obligations légales, mais qu’il se satisfait chaque année de pouvoir affirmer qu’il est tout juste une peu moins mauvais que l’année précédente. De plus, lorsque des personnels en situation de handicap sont recrutés, il se montre incapable de mettre en œuvre convenablement les compensations qui leur sont dues, tout comme il se montre dans l’incapacité de pouvoir accompagner les personnels déjà en poste qui se trouvent en situation de handicap à l’occasion d’accidents de la vie ou de l’exercice de leurs fonctions. Comment tolérer qu’un employeur, par ses manquements à tout niveau, aggrave le handicap professionnel, social et même parfois médical de ses personnels ?

De plus, il faut s’interroger sur le rapport même qu’entretient notre institution avec la loi et la règlementation. Le respect des lois et règlements ne devrait pas être à géométrie variable et soumis à appréciation locale. Pourtant, c’est le cas aujourd’hui et l’on ne peut ignorer et ne pas dénoncer les libertés que s’octroie l’institution à l’égard de la règlementation.

Enfin au-delà de ces dysfonctionnements majeurs, mais qui illustrent finalement assez bien le peu de cas qui est fait de ces problèmes majeurs eu sein de notre ministère, il faut également regretter le fonctionnement, ou plus exactement le dysfonctionnement de la formation spécialisée ministérielle pour que ces sujets majeurs soient convenablement traités. Il n’est qu’à constater le décalage entre l’ampleur de l’ordre du jour et le peu de temps accordé pour traiter sérieusement ces questions.