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Des rythmes et de la cohérence
Depuis des années, la quasi-totalité des organisations syndicales ont bataillé pour la suppression de la semaine de 4 jours.
Ce combat a, petit à petit, fédéré des associations d’élus, de parents, d'associations complémentaires de l’école, pour tendre vers cet objectif commun, dépassant ainsi des intérêts particuliers souvent contradictoires.
En octobre 2010, toutes ces organisations (CFDT, DDEN, FCPE, Francas, FSU, SNUipp, SNEP, JPA, SNES), ainsi que le SE-Unsa et l’Unsa Education, ont signé l’appel de Bobigny dont une proposition stipulait :
« Il faut refuser la semaine actuelle de 4 jours… définir un volume annuel d’heures d’enseignement. Ce cadre national doit préconiser l’articulation des temps éducatifs et sociaux, la mise en cohérence et la coopération éducative de tous… » Il convient ensuite « de travailler avec tous les acteurs pour dépasser les conflits d’intérêt et définir les moyens de sa mise en œuvre ».
C’est en ce sens que nous avions approuvé une modification de la semaine scolaire étalée sur 5 jours pour favoriser les apprentissages des élèves, bien que notre syndicat ait refusé de voter sa mise en place telle qu'elle était proposée.
Et, en effet, des difficultés dans la mise en place de cette nouvelle organisation sont visibles : repères temporels et spatiaux parfois compliqués en maternelle, APC mal positionnées, interprétation biaisée des circulaires ministérielles conduisant à des conflits dans certaines circonscriptions.
De plus, des aménagements seraient nécessaires pour que la refondation de l’école apporte une réponse adaptée à l’ensemble des territoires et la totalité des élèves (éducation prioritaire, RASED, classes maternelles, …)
Cela étant dit, il nous semble difficile d’évaluer la portée réelle de cette réforme après seulement quelques semaines de classe.
Dans le département des Alpes de Haute Provence, l'équipe du SE UNSA s'est déplacée dans certaines écoles qui sont entrées dans le dispositif, pour recenser les difficultés et aussi les points positifs.
Par ailleurs, nous avons participé à une réunion intersyndicale le vendredi 18 octobre : il avait été surtout acté un besoin important d'être présents auprès des collègues, pour recenser les difficultés rencontrées dans la mise en place de la semaine de 4 jours et demi et défendre les équipes isolées face à des contraintes fort diverses, émanant à la fois des collectivités territoriales et des représentants de l'institution. Il nous semble que la décision d'appeler à la grève, prise après le départ de notre représentant, aurait pu cependant nous être communiquée avec loyauté.
Nous apprécions fort peu la méthode qui consiste à stigmatiser le SE-Unsa, en stipulant que nous serions d'accord avec la mise en place de la réforme des rythmes scolaires « en l'état », alors que nous sommes intransigeants quant à sa mise en place, d'abord pour les élèves, mais aussi pour les familles et les enseignants, qui ne doivent en aucun cas être traités avec désinvolture dans ce nouveau contexte.
Nous attendons avec impatience les propositions alternatives des organisations syndicales qui prennent aujourd'hui la responsabilité de se joindre à un chœur de protestations dont nous ne percevons pas toujours les motivations réelles.
A moins qu'elles ne considèrent que l'école de la République fonctionne suffisamment bien « en l'état » et qu'elle n'ait aucunement besoin d'être refondée ?
Nous ne confondons pas l'action syndicale légitime, avec une démarche stérile d'opposition qui pourrait faire l'objet d'une quelconque récupération politique.
Le SE-Unsa refuse de cautionner un retour à la semaine de 4 jours : il ne peut signer un « appel de Bobigny » un jour et affirmer le contraire le lendemain.
C'est pourquoi nous n'appelons effectivement pas nos collègues à se joindre à ce mouvement de grève : nous préférons favoriser la concertation et le dialogue social.