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DĂ©claration liminaire de l'UNSA Education au CDEN :
En cette rentrée scolaire 2013, placée sous le signe de l’apaisement et de la volonté de dialogue social, l’Unsa-Education prend acte de la bonne volonté affichée par le ministère de l’Education, ainsi que de certaines mesures, qui vont dans le bon sens :
Création de 8804 postes, prévue dans le cadre du budget 2014, s’ajoutant aux postes créés cette année.
Création d’un nouveau métier d’Accompagnant de Jeune en situation de Handicap (AJH), prévoyant l’obtention progressive d’un CDI pour 28 000 AVS actuellement en poste dans l’Éducation nationale.
Des mesures catégorielles concernant les PE (augmentation du ratio de passage à la hors-classe de 2% à 3%, instauration d’une ISAE de 400 €) : ces mesures sont pour nous un premier pas vers l’équité avec nos collègues certifiés, et nous veillerons à ce qu’elles progressent davantage.
Prise en considération de la nécessité d’une formation professionnelle pour tous les enseignants avec la création des Espé, même si leur mise en place dans l’urgence n’est pas sans poser problème. Nous sommes cependant conscients de la difficulté à compenser rapidement le désarroi causé par de nombreuses années précédentes, où ceux qui gouvernaient semblaient penser « qu’enseigner n’est pas un métier qui s’apprend ».
Cependant, chacune de ces mesures doit être évaluée et ne doit pas nous faire oublier les problèmes qui subsistent.
La création de postes prévue pour la rentrée 2014 est assortie d’une diminution de 3% des frais de fonctionnement. Il ne faudrait pas que les personnels, certes plus nombreux, ne puissent effectuer correctement leurs missions du fait de cette diminution dans les moyens qui leur sont alloués.
De même, la première étape — certes très encourageante — que constitue la création d’un statut d’AJH, dans la prise en charge des élèves en situation de handicap, devra être poursuivie pour mieux tenir compte des besoins. L’Unsa-Education sera attentive aux conditions de mise en œuvre du nouveau métier et continuera à agir pour améliorer le dispositif car la question de la prise en charge des enfants en situation de handicap ne peut s’arrêter à la création du statut d’AJH.
Le nombre de places dans les structures spécialisées doit être en corrélation avec les besoins. L’ARS restreint ses budgets alors que les besoins sont croissants. Nombre de jeunes adultes restent dans les structures spécialisées au-delà de l’âge limite. La multiplication des orientations en CLIS, faute de place dans une structure spécialisée plus adaptée ne peut pas être considérée comme une prise en charge sérieuse du handicap.
Au sujet des Espé, nous veillerons à ce que, dans les années à venir, elles ne soient pas centrées uniquement sur la formation initiale et qu’elles se saisissent également de la formation continue.
Nous souhaitons également que les équipes pédagogiques des Espé soient représentatives de la variété de la communauté éducative, qu’elles accueillent en leur sein des acteurs de l’Éducation populaire, artistique et culturelle, et qu’elles prennent en charge une partie de la formation des personnels d’Éducation.
En ce qui concerne la situation départementale, nous restons attentifs à la situation des quelques écoles qui n’ont pu bénéficier de mesures d’ouverture cette année, et qui ont fait la rentrée avec des effectifs ne permettant pas des conditions de travail sereines.
Nous sommes également inquiets en ce qui concerne les moyens de remplacement disponibles dans la plupart des circonscriptions et espérons que l’année à venir ne verra pas s’effectuer de trop nombreuses répartitions d’élèves dans les autres classes, au détriment des apprentissages de tous les élèves concernés.
Dans le second degré, nous serons attentifs à ce que les négociations tripartites prévues entre les EPLE, les collectivités territoriales et l’État, se déroulent dans la reconnaissance des spécificités de chacune des parties concernées.
Nous sommes par ailleurs circonspects sur la disparition du programme 230, concernant la « vie de l’élève » dans les dotations de l’État, et exprimons des doutes sur la capacité du programme 141 (second degré public), certes fongible, à assumer les missions dévolues au programme 230 en plus des siennes, puisqu’il reste à fonds constants.
Dans le cadre des dotations budgétaires, nous déplorons certaines situations induites par leur écrêtage pour l’exercice 2013, au vu de l’état des fonds de roulement à une date donnée.
Nous prenons note de la date choisie pour considérer l’état des fonds de roulements (1er septembre 2013) pour l’ exercice 2014, qui reflète davantage les choix budgétaires des EPLE, et des bornes fixées pour l’écrêtage des dotations (inférieures à 5000 euros) qui n’altèrent que dans une moindre mesure les budgets des établissements.
Par ailleurs, conformément au vœu commun présenté par plusieurs organisations, lors du Conseil Supérieur de l’Éducation du 19 septembre 2013, nous demandons la suppression de la note de vie scolaire au collège. Nous avions alerté dès la rentrée le Ministre sur la situation floue de celle-ci. Pour l’Unsa-Education, attendre la refonte du DNB et la mise en œuvre du nouveau cycle de 3ème , ce serait risquer de voir cette note perdurer jusqu’en 2017 !
La réforme des rythmes scolaires à l’école primaire entre en application de façon progressive en cette rentrée 2013. Cette année, au niveau national, 22% des élèves travaillent quatre jours et demi par semaine, avant la généralisation de la réforme à la rentrée 2014.
Le quotidien de l’école bouge et chaque acteur va devoir prendre ses repères, sans compter les ajustements nécessaires, plus ou moins rapides. Au plan national, certaines écoles ont des journées identiques toute la semaine, alors que d’autres vivent deux journées longues et deux journées raccourcies pour dégager des plages horaires plus longues pour les activités péri-éducatives qui ne sont pas placées, rappelons-le, sous la responsabilité des enseignants.
Dans ce contexte, et bien que cela ne relève pas directement de leur champ, les directeurs d’école sont en première ligne pour répondre, rassurer, proposer des adaptations. C’est une nouvelle pression sur des professionnels qui expriment de longue date leur épuisement et attendent des améliorations rapides quant à leurs conditions de travail. Le Ministère doit l'entendre.
Le dossier de la direction et du fonctionnement de l'école a toujours été une bataille pour l’Unsa-Education. Les résultats du questionnaire auquel ont répondu 8300 collègues directeurs, montre clairement le passage du malaise à la souffrance au travail, renforçant la nécessité de faire évoluer les missions du directeur, mais aussi la structuration administrative. La profession est dans l'attente de changement, notamment sur la revalorisation financière, les décharges, la création d'un guide des attributions, la formation, l'existence d'un secrétariat.
Pour revenir à la réforme des rythmes scolaires, nous pensons qu’elle ne peut être dissociée de la nécessaire Refondation de l’École, et ne saurait être traitée à la va-vite. Là encore, il faudra tenir compte de l’avis des personnels confrontés à la spécificité de terrains différents, évaluer sereinement les dispositifs mis en place cette année, sans se fier aux ressentis trop hâtifs, ni aux campagnes politiciennes suscitées par ceux qui avaient précédemment imposé, sans concertation aucune, la semaine de quatre jours, pérenniser le fond d’amorçage prévu cette année, dégager un éventail de propositions d’organisation de la semaine afin d’aider les conseils d’école dans la construction de leurs projets.
Enfin, les contenus, les démarches, doivent changer. Il faut entrer dans de nouvelles logiques. L’institution doit tirer un trait définitif sur l’injonction, la consigne venue d’en haut, le cloisonnement ou le contrôle tatillon. Place à l’innovation, à l’inventivité. Redonnons des marges d’initiative et de liberté aux personnels malmenés ces dernières années, dont les enquêtes que nous avons effectuées auprès de 16 000 d’entre eux, montrent qu’ils sont avant tout en attente de reconnaissance.
C’est sur la confiance envers les enseignants que se bâtira l’avenir. Il faudra permettre aux personnels de prendre le pouvoir sur leur métier, car nous ne refonderons pas l’école sans leur adhésion.
L'équipe départementale de l'Unsa-Education des Alpes de Haute Provence.