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DECLARATION LIMINAIRE du SE-UNSA 04 CAPD DU 25 janvier 2013 |
Monsieur le Directeur Académique, Mesdames, Messieurs,
Le Se-UNSA 04 voit la refondation de l’école prendre forme jour après jour au rythme des déclarations et écrits ministériels. Des améliorations indéniables sont proposées : la recréation d’une formation pour les enseignants, l’ambition numérique, la scolarisation des enfants de 2 ans et la mise en place de maitres surnuméraires n’en sont que quelques exemples.
Le Se-UNSA entend bien la nécessité d’améliorer les rythmes scolaires sur la base des conclusions des experts, moins d’heures d’enseignement réparties sur plus de jours de classe. Malheureusement, elles ne sont pas reprises par le projet de décret sur les rythmes que le Ministre de l’Education Nationale a présenté en conseil des Ministres et que le Se-UNSA a refusé de voter au Conseil Supérieur de l’Education et au Conseil Technique Ministériel.
A ce sujet, le Se-UNSA sent monter un vent de mécontentement pour ne pas dire un vent de fronde dans les rangs des collègues. L’absence d’une réelle concertation, l’inadéquation avec les contraintes géographiques, avec les capacités humaines et financières des territoires de ce décret amènent à conclure que pour la plupart des enfants des Alpes de Haute Provence, ce projet se traduira par plus de fatigue, plus de temps à l’école avec un encadrement qui restera, faute de moyens, de la garderie dans la cour.
Les collègues expriment également des raisons personnelles, des raisons de santé qu’il ne faut pas négliger, l’épuisement général n’est pas feint, rajouter une demi-journée risque bien d’amener à bon nombre de situations difficiles pour ne pas dire catastrophiques. Les raisons pécuniaires sont aussi bien présentes, augmenter de 20% leur budget transport et de 100 euros leur budget de garde d’enfant ne passera pas.
Ce décret n’apporte pas d’amélioration perceptible au rythme des enfants et demande aux enseignants d’assumer à leur détriment les ambitions d’une politique nationale. Cela est perçu comme une injustice profonde qui soulève indignation et colère chez la plupart des collègues.
Le Se-UNSA ne voit pas se dessiner un calendrier, une organisation claire et crédible de cette réforme des rythmes.
Il nous semble invraisemblable de laisser les Mairies décider, seuls, du futur fonctionnement des écoles de leur commune où, à minima, en demandant l’avis aux directeurs d’école qui devraient y investir comme d’habitude du temps bénévolement. Le Président de la République souhaite dans ses engagements que : « les décisions soient prises après une véritable concertation et que l'avis de tous soit écouté ». Le minimum serait donc que des moments d’échange et de dialogue soient institutionnalisés dans les écoles de notre département pour que parents, enseignants, membres de la communauté éducative puissent échanger et prendre des décisions constructives. Pour cela, un report général de la réforme des rythmes à la rentrée 2014 et la création d’espace de discussions nous semblent indispensables.
Le Se-UNSA ne comprend pas comment hâte et précipitation peuvent rimer avec décision consensuelle et constructive. Si l’on en croit le calendrier ministériel, le 8 février, déjà , les Mairies doivent avoir informé les conseils généraux de leurs décisions ; Le 31 mars, les Inspections Académiques. En l’absence de délibération, le rythme passera automatiquement à 4,5 jours par semaine à la rentrée 2013. En si peu de temps est-ce possible d’informer les Maires des protocoles, que ceux-ci puissent recueillir les avis et en faire une synthèse ? Ce calendrier forcé s’apparente pour nous à une marche forcée vers le 4,5 jours à la rentrée 2013, lorsque beaucoup de communes n’ont ni locaux, ni même engagé de réflexion sur ce qu’est un temps périscolaire de qualité.
Dans cette volonté de refondation, la question des rythmes n’était certainement pas la première à soulever. Elle mérite une réflexion de longue haleine avec l’ensemble des acteurs éducatifs. Réformer les rythmes, c’est se pencher sur le temps de l’enfant dans son ensemble. Toucher comme actuellement à un seul de ces temps, c’est mettre en péril tout l’édifice. Il aurait certainement été plus efficace de s’attacher à réactualiser la fonction de directeur d’école, à remettre en avant le rôle des RASED, à réviser les programmes actuels surchargés, plus généralement, de faire un état des lieux de ce que peut et doit être la fonction d’enseignant au regard des exigences de la société actuelle.
Merci pour votre Ă©coute,
Samuel HOLIET
Pour le Se-UNSA 04