UNSA Education Section Départementale Alpes-de-Haute-Provence

Digne les bains, le 17 septembre 2012   CDEN Spécial sur la refondation de l'école Déclaration liminaire de l'UNSA-Education

 

Monsieur le Préfet, Monsieur le Directeur Académique des Services Départementaux de l'Education Nationale, Mesdames et Messieurs,

 

Notre Ecole publique, laïque ne peut pas plus longtemps continuer à creuser les inégalités et à faillir dans sa mission d’éduquer et instruire ceux qui n’ont qu’elle pour réussir. L’échec n’est pas possible, il se traduirait par la fin du service public d’éducation. Il faut une nouvelle loi d’orientation et de nouveaux programmes dont l’ambition est de « refonder l’Ecole de la République ». Une ambition exaltante et urgente qui appelle le dépassement des égoïsmes.

 

Nous rejoignons le Ministère sur le constat déjà moins sur la méthode. Des débats, des consultations, l'Education Nationale en a déjà connu un certain nombre. Beaucoup d'énergie a été dépensée et d'efforts consentis pour souvent se voir imposer des conclusions établies par avance parfois contraires mêmes à celles des débats.

Aujourd'hui, arrive la consultation sur la refondation de l'école avec son temps de débat réduit à sa portion congrue dans une période où l'énergie des enseignants est entièrement mobilisée par la rentrée, ses thématiques imposées, l'impossibilité pour chaque membre de la communauté éducative de s'exprimer.

Pourtant, nous sommes venus autour de cette table avec sérieux et conviction. Néanmoins, nous ne pouvons pas décemment traduire la diversité des paroles et des pensées qui traversent notre communauté. La méthodologie et le temps investi à ce débat ne permettent pas de le faire sérieusement. Plus marquant, nous ne pouvons pas nous faire porte-parole de ceux qui vivent au quotidien notre système éducatif ses qualités, ses travers. Il s'agit bien de nos enfants, des élèves de notre école publique. Tout cela est regrettable, cela pourrait porter à conséquence quant à l'avenir de la refondation de l'école.

 

L'UNSA-Education à la crainte que cette refondation se fasse au détriment des personnels et de l’amélioration des conditions de travail.

C’est primordial dans ce contexte où tous affirment avoir largement perdu en qualité de vie professionnelle et en pouvoir d'achat. Argent, temps de travail, formation initiale et continue devront être mis sur la table au même titre que la multiplication excessive des demandes institutionnelles, la dérive technocratique, le contrôle tatillon des heures faites et le penchant encyclopédiste. Pour que cette réforme aboutisse qu'elle soit pleinement investie par les professionnels de l'éducation, il faut que la confiance et la reconnaissance en leurs compétences fondent de nouvelles relations à la hiérarchie et l'administration.

C'est d'autant plus primordial pour l'avenir de notre société qui ne peut se passer d'une école inclusive et équitable, pilier fondateur de notre contrat social.

Merci de votre écoute.

 

                                                            Pour l'UNSA Education

                                                            Samuel HOLIET