Jean-Marc Ayrault, Vincent Peillon et George Pau-Langevin ont ouvert le jeudi 5 juillet la concertation nationale qui permettra de nourrir la future loi d’orientation et de programmation dont l’ambition est de « refonder l’Ecole de la République ». Une ambition exaltante et urgente qui appelle le dépassement des égoïsmes catégoriels et le refus du scepticisme et du cynisme… Nous n’avons pas le choix : notre Ecole publique laïque ne peut pas plus longtemps continuer à creuser les inégalités et à faillir dans sa mission d’éduquer et instruire ceux qui n’ont qu’elle pour réussir. L’échec n’est pas possible, il se traduirait par la fin du service public d’éducation. Conscients de cet enjeu, nous, les enseignants de l’Unsa, participons aux 21 groupes de travail regroupés en quatre thèmes avec le souci de la réussite de tous les élèves au cœur.

Le ministère a ouvert un site dédié http://www.refondonslecole.gouv.fr/ qui présente les problématiques et appelle chacun à envoyer sa contribution. Alors, n'hésitez pas et faites nous également parvenir vos propositions à l'adresse : secteur.education@se-unsa.org ! Votre syndicat sera votre porte-parole dans cette consultation.

 

Le SE-Unsa a déjà fait part au ministère d'un certain nombre de propositions qu'il étoffera dans les jours à venir, parmi celle-ci :

Augmenter l'encadrement dans les écoles qui en ont besoin :

La présence dans les écoles qui en ont le plus besoin d’un nombre de maîtres supérieur au nombre de classes doit contribuer à la réussite de davantage d’élèves. C’est avec cet objectif de la réussite du plus grand nombre en tête que notre syndicat a inscrit cette proposition dans ses mandats depuis de nombreuses années.

Renforcer le socle commun :

Le socle commun doit être pour nous un projet intégré qui incite à la continuité éducative et la complémentarité des regards entre les différents champs disciplinaires. Il fait une large place aux valeurs à promouvoir et aux visées éducatives ambitieuses : ce n’est pas un socle minimal, kit de survie pour l’employabilité, mais bien un socle qui permet à chacun de construire sa personnalité, comprendre le monde dans lequel il vit, agir dans et sur ce monde en citoyen éclairé et exigeant. Le socle commun redéfini doit inciter à développer des compétences, Mettre l’évaluation au service de l’apprentissage, mettre en place une réelle formation décloisonnée et une organisation par cycles (3 cycles dans la scolarité obligatoire CP/CE1/CE2, CM1/CM2/6ème, 5ème/4ème/3ème) sans oublier la maternelle (un cycle PS/MS/GS).

Rénover le fonctionnement de l'école :

Pour les élèves comme pour les personnels, et en particulier les directeurs, le statuquo n’est plus possible. Il est urgent d’améliorer significativement le fonctionnement éducatif et administratif de l’école primaire. Tout l’enjeu est d’imaginer une ou des nouvelles réponses structurelles qui facilitent l’action pédagogique au quotidien, sans perdre les atouts actuels de l’école par un calque inadapté du fonctionnement de l’établissement du second degré ou par une dilution dans le collège du secteur.

Vous pouvez entrer plus en détail dans nos propositions en consultant notre site www.se-unsa.org rubrique éducation.

 

Cependant, pour le SE-Unsa la refondation de l'école ne peut pas se faire au détriment des personnels et passe par l’amélioration des conditions de travail.

A ce sujet, la rentrée 2012 serait peut-être la dernière rentrée sur un rythme de 4 jours hebdomadaires pour les écoles. C’est, pour l’heure, l’orientation politique déterminée par la majorité nouvellement élue sur cette proposition. Néanmoins, c’est à la suite de la concertation engagée depuis juillet que la décision sera arrêtée.

Cet arbitrage portera sur le rythme des élèves, pour autant tout restera à discuter quant aux conséquences pour leurs enseignants. Pour le SE-Unsa, nous ne pourrons pas être les dindons de la farce. Nous devrons y trouver des améliorations. C’est primordial dans ce contexte où tous affirment avoir largement perdu en qualité de vie professionnelle et en pouvoir d'achat ces dernières années.

Un passage au mercredi matin impacterait concrètement les conditions de travail. Il touche le pouvoir d’achat en imposant, pour tous, 36 allers-retours domicile/école de plus par an et engendre des frais de garde supplémentaires pour les parents de jeunes enfants. Il reporte sur d’autres créneaux, et tout particulièrement le mercredi après-midi, les temps obligatoires de formation pédagogique. Il n’allège que très partiellement des journées trop lourdes, parfois interminables pour les enseignants depuis la mise en place de l’aide personnalisée. Celle-ci a étouffé les nécessaires temps de concertation ou de rencontres avec les familles.

Pour le SE-Unsa, argent et temps de travail devront être mis sur la table. Les demandes institutionnelles aussi. La dérive technocratique, le contrôle tatillon des heures faites et le penchant encyclopédiste devront obligatoirement laisser place à la reconnaissance professionnelle.

Si la Nation est légitime à choisir pour son École, les salariés que sont les enseignants le sont aussi à revendiquer pour leurs conditions de travail.