Le volume de travail des directeurs augmente d'année en année et les tâches se complexifient. Sont particulièrement pointés : la messagerie de plus en plus envahissante, le côté chronophage des dossiers MDPH, l'aide personnalisée assurée aussi par les directeurs, les injonctions de l'IA et des équipes de circonscription avec des délais de réponse trop courts. Le manque de temps, le « jonglage » entre la classe et la direction laisse l'impression obsédante et stressante de ne rien faire correctement.
Et depuis la rentrée scolaire, l’aide administrative obtenue par le SE-Unsa en 2006 disparaît des écoles au gré des fins de contrat des EVS et prive ces personnels d’emploi.
Parce qu'il faut nous faire entendre : les actions du SE-Unsa
Dès septembre, le SE-Unsa a lancé l’action « Je fais ce que je peux. Rendez-nous l’aide administrative » et multiplié, avec son union l’Unsa, les interventions auprès du ministère de l’Education nationale, de celui de l’Emploi et du Travail et enfin de l’Elysée. Il s’est adressé à l’ensemble des parlementaires pour aboutir à la réaffectation de 20 millions d’euros pour l’emploi aidé à l’Education nationale.
Cette rallonge budgétaire obtenue, le SE-Unsa s’est à nouveau adressé au ministre pour demander sa traduction en aide administrative dans les écoles (voir PJ). Sa réponse du 3 février (voir PJ) ne nous satisfait pas. S’il affiche une apparente bienveillance, Luc Chatel pose l’objectif programmé de diminution de ces contrats à l’occasion de leurs termes respectifs et des droits épuisés des personnes qui les occupent. Il l’explique par un triplement du coût de ces emplois pour le ministère.
Par ailleurs, il affirme la priorité à l’accompagnement de la scolarisation des élèves handicapés qui connaît une inflation de demandes.
C’est dans ce contexte qu’enfin, « il a souhaité, à chaque fois que c’était possible, soit maintenue l’aide administrative ».
C’est insuffisant. Les directeurs et les enseignants des écoles ne peuvent sans cesse tenter de combler les manques d’une institution qui ne respecte pas sa signature. Le SE-Unsa appelle les directeurs et directrices privés d’aide administrative à prioriser leurs activités en répondant d’abord aux besoins des élèves, des équipes et des familles. Les demandes administratives ne doivent être traitées que dans un second temps et dans le respect d’un investissement professionnel qui ne peut s’accroître sans limite.
Démontrons par les faits que les écoles ne peuvent plus fonctionner sans secrétariat. « Je fais ce que je peux. Rendez-nous notre aide administrative » est notre mot d’ordre.
Parce que gérer une école demande du temps : les revendications du SE-Unsa
Aucune décharge de 1 à 3 classes ! A minima, nous revendiquons 18 jours répartis régulièrement sur l'année pour les 1 et 2 classes, un quart de décharge de 3 à 6 classes. De 7 à 8 classes : un nombre équivalent à un demi service devant élève (pour ne pas supporter la responsabilité d'une classe). 9 à 10 classes : 6 h auprès des élèves.
Le SE-Unsa revendique également un temps supplémentaire pour les directeurs exerçant en éducation prioritaire, pour ceux qui exercent dans une école comprenant une CLIS et pour les directeurs de RPI (classes réparties sur plusieurs communes).
Tous les collègues dénoncent le manque de reconnaissance pour la fonction de direction. Un « statut » serait-il une solution ? Quoiqu'il en soit, le directeur d'école doit être un enseignant, il ne doit pas être un fonctionnaire d'autorité.
La reconnaissance passe aussi par une revalorisation financière. Le SE-Unsa revendique une ISS mensuelle, indexée sur la valeur du point d'indice, d'un minimum de 250 € pour tous les directeurs (la part variable actuellement versée est injuste). Nous demandons aussi une refonte des groupes ouvrant droit à la Bonification Indiciaire ainsi que leur revalorisation.
Le SE-Unsa sait qu'il ne suffira pas de donner du temps et de l'argent aux directeurs pour permettre à l'école de répondre aux défis d'une amélioration des apprentissages. Celle-ci passe par une meilleure prise en compte des besoins de chacun des élèves tout en gérant les attentes diverses et parfois contradictoires des collectivités et des familles.
Le SE-UNSA retrouve dans le rapport Reiss une démarche et des pistes d'évolution qu'il a lui-même identifiées : pas de solution univoque, la nécessaire adhésion des acteurs, le projet comme déclencheur. Toute évolution doit rimer avec amélioration !