Alors que les équipes doivent faire remonter pour lundi leurs propositions d’utilisation du pacte, nous rappelons notre opposition à ce Pacte qui ne tient pas la promesse d’une revalorisation de 10% pour toutes et tous. C’est, en réalité, le mépris des personnels et du service public.
En effet, le pacte va aggraver les inégalités femmes/hommes, dégrader massivement les conditions de travail des collègues et les conditions d’apprentissage des élèves, creuser les inégalités entre les écoles et les établissements et créer des tensions au sein des collectifs de travail.
D’autant que, selon où l’on enseigne, les injustices du pacte sont abjectes :
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entre les profs des lycées-collèges sommés de remplacer en priorité leurs collègues absents ;
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les profs de la voie professionnelle avec un pacte de 3 missions... ou rien ;
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et les profs du primaire pour qui on propose des parts de pacte que certains auront et d’autres pas, alors qu’ils font déjà les missions (soutien à leur élèves avec les APC, conduite de projets, accompagnement des EBEP) sans être payés en heures supplémentaires et déjà hors du cadre des 108h.
Qu’on ne s’y trompe pas, ce que les équipes réclament, sur leur temps de travail, c’est du temps de concertation pour travailler mieux et pour bénéficier d’une réelle formation continue, pas du temps en plus pour s’épuiser et travailler moins bien. La reconnaissance dont les collègues ont besoin est celle de leurs temps professionnels bénévoles et néanmoins nécessaires pour fonctionner. Cette prise en compte serait aussi une source d’équité entre les équipes.
La mise en œuvre du pacte, à marche forcée, dans un flou absolu, vient ajouter de l’absurdité à un dispositif déjà bancal et inéquitable. D’autant que le pacte divise déjà les équipes, mettant en opposition les personnels : entre besoins financiers et valeurs professionnelles ébranlées par ce pacte. C’est une tension qui vient s’ajouter en toile de fond au pilotage des directeur·rices qui n’ont, clairement, pas besoin de ça.
Nous sommes fermement opposés au pacte et nous y resterons opposés tant que ce dispositif affiché comme une revalorisation de nos métiers prendra en otage une grande partie de la profession, tant qu’il restera un moyen détourné pour imposer une certaine vision de l’Ecole et non un moyen pour que le système aille mieux avec des personnels mieux considérés, mieux rémunérés et des élèves qui ne seraient pas les objets d’un pacte entre un employeur et ses personnels.
Par conséquent, le SE-Unsa 04 s’associe à l’intersyndicale de l’éducation qui dénonce le pacte et ses effets pervers, mais nous ne stigmatiserons pas pour autant les collègues qui solliciteraient ces primes à la recherche d’un salaire moins éloigné des dépenses incompressibles de leur foyer, faute d’une réelle revalorisation inconditionnelle.
Nous continuons et continuerons de porter notre opposition à ce pacte auprès de notre administration départementale, académique et ministérielle, comme lors des dernières instances des Comités Sociaux d’Administration académique et ministériel qui se sont tenus lundi 12 et mardi 13 juin.