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CDEN : voici la dĂ©claration liminaire qui Ă©tĂ© prĂ©vue
Article publié le jeudi 4 mai 2023.
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Lors du Repli du CDEN, les représentants des personnels ainsi que les représentants des parents d'élèves ont quitté la séance car Mme la préfète était retenue ailleurs et avait pour seule représentante Mme la DASEN.

La concertation que nous souhaitions avoir ne pouvant avoir lieu, nous avons quittĂ© la sĂ©ance après le lecture de la demande d'audience Ă  M Ministre. Demande qui lui a Ă©tĂ© remise en main propres par Le dĂ©putĂ© Yannick Monnet mardi dernier.

Voici la DĂ©claration liminaire CDEN du 17 mars 2023

Madame la Préfète,Monsieur le Président du Conseil Départemental,

Madame l'Inspectrice d'Académie, Mesdames et Messieurs les membres du CDEN,

Nous commencerons notre déclaration par nous associer à la douleur des proches de notre collègue assassinée à St Jean de Luz.Au 21ème siècle, on ne devrait pas mourir au travail. Cela met hélas en lumière, le sujet délicat et trop peu pris en compte de la santé mentale en France. Nous nous associons aussi à la douleur des proches de notre collègue professeur qui s’est suicidé à Orange dans sa classe.

Nous réaffirmerons l’opposition de l’UNSA au projet de réforme des retraites. Nous le répétons : elle est injuste et injustifiée. Nous militons pour un système plus juste, plus social, plus laïc. Cette réforme va à l’encontre de tout cela et se traduira par un désastre social. Des solutions existent, nous ne sommes pas dupes. En utilisant le 49.3, Le Président choisit de répondre à une crise sociale par un affaissement démocratique. C’est pour l’exécutif, une triple défaite : populaire, morale et politique. Le Président doit retirer son projet ou consulter les français, c’est la demande de l’intersyndicale unie.

La France traverse une crise financière aiguë, l’inflation galope, les métiers de l’éducation en général n’attirent plus du tout, le point d’indice des fonctionnaires est gelé depuis plus de dix ans... Et la réponse de notre gouvernement est un pacte sous conditions pour une augmentation des salaires. Le message à recevoir est simple et humiliant : pour gagner plus, vous devrez travailler plus – sous-entendu vous n’en faites pas assez... ou pas assez bien. M. le Ministre, vous connaissez bien mal nos professions et vous sous-estimez beaucoup trop l’état de tension, de malaise et de mal-être dans lesquels se trouvent la plupart de nos collègues à tous les niveaux et dans tous les métiers de l’Education nationale, face aux pressions du système, que l’on soit enseignant, administratif, CPE, AED, AESH, chef d’établissement, IEN, psychologues, assistantes sociales, infirmiers scolaires, médecins du travail ... etc. Demander par exemple à des professeurs des écoles d’aller faire une heure de soutien aux collégiens à qui vous supprimez une heure de techno, ne résoudra en rien les difficultés que traversent les jeunes. Ces « mesurettes » illustrent bien le fait que nous sommes très loin d’une quelconque prise de conscience et encore moins d’une prise en compte de la crise que traversent nos professions. Ne pas se sentir entendu est la pire des communications.

L’année prochaine, les élèves de 6e n’auront plus de technologie. L’Éducation Nationale, n’est plus attractive et la Technologie est une des matières en mal de recrutement. Il est évident qu’avec cette annonce, la Techno va devenir la matière à la mode que tout le monde va vouloir enseigner maintenant ! C’est bien connu … tout ce qui est rare est précieux !

Les mesures envisagées par opportunité concernant l’enseignement de la technologie, en plus d’être un non-sens pédagogique, seront nécessairement impactantes en termes de carte scolaire. Alors que les constats sur le défaut d’attractivité du métier, les dégradations des conditions d’exercices, sont sans appel, des décisions unilatérales viennent bousculer l’organisation des enseignements scientifiques.

 

D’autre part, l’heure supplémentaire d’accompagnement personnalisé en mathématiques et en français pour les élèves de 6e impacte les DHG et les futurs emplois du temps, sans que cela n’apparaisse clairement dans les documents. En tout état de cause, la répartition des DHG dans les établissements est un cassetête sans qu’il ne soit plus possible de disposer des marges de manœuvre suffisantes pour mettre en œuvre les choix pédagogiques tout comme pour permettre le fonctionnement serein des collectifs pédagogiques. Les moyens nécessaires à l’accompagnement des élèves qui en ont le plus besoin ne sont pas au rendez-vous. En définitive, une nouvelle fois cette carte scolaire ignore la crise des moyens du second degré, déjà très affaibli par plusieurs années de suppressions de postes.

En ce qui concerne la carte scolaire du 1er degré : 29 postes supprimés soit la moitié des suppressions de l’académie au regard d’une perte de 562 élèves. En comparaison, le Loiret qui perd 512 élèves perd 12 postes !!!! Seulement 3 ouvertures de classes prévues dans cette carte scolaire alors que d’autres seraient nécessaires.

Les écoles connaissent des besoins importants même s’ils sont moins visibles immédiatement que les ouvertures et fermetures de classes : présence d’enseignants spécialisés pour répondre aux besoins éducatifs particuliers toujours plus prégnants, moyens de remplacement, actuellement certaines écoles ont 2 enseignants sur 5 non remplacés. Sur une autre circonscription 4 collègues de la même école non remplacés. Alors au lieu de créer des postes de Conseillers Pédagogiques Départementaux, pas moins de 3 cette année avec celui en charge de la formation il serait indispensable de permettre à l’école de donner aux élèves ce qu’elle leur doit : un enseignant au quotidien.

Dans l’Allier vous avez fait le choix, Mme la DASEN, de supprimer deux postes en SESSAD sur 3 SESSAD différents sans rien proposer d’autres pour les enfants porteurs de handicap. Suppression encore de deux postes d’enseignants référents présents sur le terrain pour créer des postes de Conseillers Pédagogiques Départementaux qui vont coordonner, que vont-ils coordonner c’est un mystère.

Depuis plusieurs années nous dénonçons le choix de fragiliser les RASED alors qu’ils sont indispensables au fonctionnement des établissements et à l’accompagnement des élèves rencontrant de grandes difficultés scolaires ou des troubles du comportement. Il est temps de changer d’orientation pour répondre à la réalité des besoins des élèves des écoles.

Nationalement 135 postes sont fléchés sur le champ de l’autisme. Aucune demande n’est faite par notre département pour pouvoir espérer bénéficier de ces postes alors que sur le terrain les besoins sont criants et que nous vous avions fait remonter les demandes des collègues. Une seule question nous vient à l’esprit : Pourquoi ?

À l’heure de la préparation de la conférence nationale sur le handicap, il est urgent de mettre à plat le fonctionnement de l’Ecole inclusive et de se donner les moyens de répondre effectivement et pleinement aux besoins tels qu’ils existent de façon criante. Cela nécessite de dépasser une politique purement comptable qui nie les difficultés de la communauté éducative et fragilise les personnels et les élèves. L’école inclusive, enjeu majeur de l’École, n’est abordée par l’exécutif que comme un slogan sans garantir les conditions d’un accès effectif et réel au droit à l’éducation tel qu’il est défini par la convention internationale des droits de l’enfant. Cette approche met en souffrance des personnels, des enfants et leur famille en n’offrant pas les réponses adaptées aux besoins des élèves.

Et que dire des moyens mobilisés par l’employeur en matière de postes adaptés, de moyens mis à disposition pour les aménagements de postes nécessaires au maintien dans l’emploi des personnels en situation de handicap : ils sont indigents.

Vous fermez des postes dans des écoles rurales qui se retrouveront à 4 ou 5 niveaux par classe voire des classes uniques, vous fermez des postes dans des écoles qui sont au seuil, vous fermez des postes dans des écoles où il y a des enfants de deux ans qui ont envie et qui doivent pouvoir découvrir l’école et la socialisation dans des conditions sereines et plaisantes, vous fermez des postes là où il suffit de traverser la rue pour scolariser son enfant dans le privé pour trois francs six sous dès 2 ans, Vous fermez des postes là où l’école privée hors contrat est la seule offre de proximité, vous fermez des postes dans des écoles où les maires font tout ce qu’ils peuvent pour donner le maximum de moyens aux équipes enseignantes pour enseigner dans de bonnes conditions, vous fermez des postes obligeant ainsi des enfants à des temps de transport beaucoup trop longs.

D’autres domaines appellent eux aussi une réaction. Ils ont, depuis trop longtemps, été ignorés : c’est notamment le cas de la sous-administration de notre ministère. La surcharge de travail pour les personnels a atteint les limites du supportable et rien n’est fait pour apporter une réponse. Les ambitions du ministère en matière d’amélioration de la gestion des ressources humaines, pourtant affichées comme une priorité, sont d’emblée obérées par la réalité. Les moyens attribués aussi bien aux services académiques qu’aux établissements, dans un contexte fortement dégradé depuis longtemps, annoncent une nouvelle fragilisation de l’administration du système éducatif préjudiciable aux personnels et aux élèves.

Dans la vision globale portée l’UNSA Éducation, notre système est également gravement fragilisé par le sous-investissement des missions accomplies par les personnels sociaux et de santé. Un grand plan de revalorisation et de recrutement pluri-annuel est nécessaire pour pouvoir donner enfin les moyens suffisants pour accompagner les élèves de la maternelle au lycée.

Je vous remercie de votre attention.

 
 
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