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SE-UNSA 02


 Par SE-UNSA 002
 Le  mardi 21 février 2012

Déclaration préalable de l’UNSA Éducation au CTSD du 21 février 2012

 

Monsieur le Directeur Académique,
Depuis quelques années, nous peinons  à trouver des termes nouveaux pour dire la même chose, voire pour dénoncer une situation chaque fois plus grave.
En effet, le bilan qui nous est présenté aujourd’hui, encore plus catastrophique que l’an dernier ne nous laisse rien présager de bon dans un contexte politique où l’Etat se désengage progressivement de l’Education Nationale.
Le dogme du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partants  à la retraite ravagera à nouveau les écoles de notre département à la rentrée prochaine. Et qu’on nous épargne l’argument du rattrapage par rapport aux autres académies. L’Aisne  est un département défavorisé qui nécessitait  davantage de moyens selon le principe d’équité qui consiste à donner le plus à ceux qui en ont le plus besoin.
Cela se traduit cette année par la suppression de 57 postes pour seulement 195 élèves de moins (une suppression pour 3,4 élèves).  Déjà l’an dernier la suppression de 50 postes avait lourdement aggravé la situation de notre département. Cette année, la casse du Service Public est accomplie.
On assiste une nouvelle fois à la volonté de supprimer des écoles entières dans nos villages. Dommages collatéraux : des emplois d’ATSEM, d’assistantes maternelles vont disparaître. Des commerces vont souffrir du manque de la clientèle des parents d’élèves qui gravitent autour de l’école. A long terme, des villages qui vont vieillir, faute d’attractivité.
Plus particulièrement, l’UNSA-Education dénonce le tour de passe-passe qui consiste à faire disparaître les enfants de deux ans de la prévision des effectifs 2012 (hors éducation prioritaire). Au cours des dernières années, la scolarisation en maternelle a été sacrifiée dans notre département et le seuil de 30 élèves par classe est inacceptable. Comment peut-on mettre en place des situations d’apprentissage dans de telles conditions ? La maternelle est une école et non pas une garderie !
Autres enfants qui ont fait les frais des restrictions budgétaires ces dernières années : ceux qui ont le plus besoin de l’appui de la nation, les enfants en grande difficulté. Les RASED ont déjà payé un lourd tribut l’an dernier avec 14 suppressions. Sur les 78 postes RASED cette année, vous envisagez encore d’en sacrifier 27.  Dans la majorité des circonscriptions, les RASED seront dans l’incapacité d’accomplir leurs missions. De même, les psychologues scolaires, submergés de dossiers, en sont réduits à gérer les orientations fixées par la Commission Départementale d’Orientation de la MDPH et ne peuvent plus mener les actions de suivi ou de dépistage.
En conséquence, certains enfants relevant de CLIS ne sont peut-être pas dépistés à temps. De nombreux dossiers sont aussi  en attente de la décision de la MDPH. L’UNSA-Education considère donc qu’il est prématuré d’envisager la suppression de 5 CLIS.

A ce sujet, l’UNSA-Education revendique une nouvelle fois que ces enfants, puisqu’ils sont inclus dans les classes ordinaires à certains moments, soient aussi inclus dans les effectifs globaux de l’école. Toute école avec CLIS et qui est en situation d’étude doit faire l’objet d’une attention particulière puisque son E/C se trouve augmenté lorsqu’on inclut les enfants de la CLIS. Exemple : l’école de Sissonne a un E/C après fermeture de 24,8 (124élèves/5 classes). Mais si on inclut les élèves de CLIS, il passe à 26,4 (132 élèves/5 classes). Certes, ces élèves ne sont pas inclus en permanence, mais ils demandent une pédagogie particulière lorsqu’ils le sont.
Autre sujet de préoccupation que l’UNSA-Education dénonce avec fermeté : le recours aux contractuels pour pallier le manque de personnel remplaçant. Si le département est déficitaire, l’UNSA-Education demande qu’on refasse appel à une liste complémentaire de professeurs stagiarisés l’année suivante, et non pas à des personnels  « kleenex ».
En ce qui concerne les fusions d’école, l’UNSA-Education tient à rappeler que  l’identité propre de la Maternelle doit être conservée.
L’UNSA-Education est hostile aux fusions d’écoles dès lors que le directeur de l’école ne peut pas être dans les mêmes locaux que l’ensemble de ses adjoints. Et l’expérience prouve que souvent une fusion entraîne une fermeture l’année suivante…
Enfin, l’UNSA-Education s’interroge sur la gestion des « ressources humaines » des personnels du premier degré. Comment, en effet, avoir une écoute de proximité quand les trois départements seront administrés depuis Beauvais ? D’une part, nos collègues ne sont pas des pions que l’on déplace au gré des besoins. Ce sont des personnes avec des familles, des vies personnelles que nos collègues administratifs de l’Aisne étaient tout à fait capables d’entendre et qu’ils géraient avec humanité et compétence.
D’autre part, qu’adviendra-t-il de ces derniers ? Reconversion dans un autre service ? Mutation forcée ?
Il semble que les difficultés qu’ils vont rencontrer soient du ressort du prochain CHS-CT. Nous ne manquerons pas d’évoquer le sujet lors de cette instance.
En conséquence l’UNSA-Education revendique :
•    La prise en compte systématique de l’accueil des 2 ans
•    Un maximum de 25 élèves par classe quel que soit le niveau (maternelle ou élémentaire) et de 20 en éducation prioritaire.
•    Le rétablissement d’équipes RASED conséquentes pour faire face aux difficultés des élèves, et d’une manière générale, de tous les dispositifs relevant de l’ASH.
•    L’intégration des élèves de CLIS dans le calcul du E/C des classes ordinaires.
•    Le retour à une liste complémentaire pour pallier le déficit en personnel remplaçant .
•    Le retour à une gestion des ressources humaines départementale.