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SE-UNSA 02


 Par SE-UNSA 002
 Le  mardi 6 septembre 2011

CTPD du 6 septembre 2011 : déclaration préalable

 

En cette rentrée 2011, nous allons, donc, suivre la directive de Monsieur le Ministre et commencer notre intervention par la leçon de Morale.
Le sujet choisi aujourd’hui concerne le verbe « promettre ».

Selon la définition du dictionnaire : promettre, c’est s’engager envers quelqu’un. C’est aussi annoncer quelque chose comme certain.

Faisons un petit retour en arrière et examinons les promesses de Monsieur le Président de la République dans sa lettre aux éducateurs de 2007.
Je cite :

« Parce que nous aimons et respectons nos enfants, l’éducation que nous leur donnons doit les élever et non les rabaisser. Parce que nous aimons et respectons nos enfants nous ne pouvons pas accepter de renoncer à les éduquer à la première difficulté rencontrée. Ce n’est pas parce que l’enfant a du mal à se concentrer, parce qu’il n’apprend pas vite ou qu’il ne retient pas facilement ses leçons qu’il doit être privé de ce trésor de l’instruction sans lequel il ne pourra jamais devenir un homme vraiment libre. »

Alors, examinons si cet engagement moral a été tenu.

Est-ce respecter nos enfants que de les soumettre à une logique comptable et de les parquer dans des groupes, statistiquement acceptables, de 25 ou 26, mais comprenant 3, 4 ou même 5 niveaux ?
Notre département est rural et défavorisé ! Oui, Madame l’Inspectrice. Et bien faisons avec ! …et n’imposons pas des regroupements à tous crins pour « rentrer dans les clous » des restrictions budgétaires !

Est-ce qu’en supprimant encore 14.000 postes cette année, après les 16.000 de l’an dernier, et… tous les autres depuis 4 ans, on pourra s’occuper des enfants qui ont du mal à se concentrer ?

Est-ce que, plus précisément chez nous, la purge de 14 postes de RASED va permettre aux enseignants d’accomplir leur mission et d’en faire des « hommes libres » ?
Il va falloir faire des choix ! L’école qui, malheureusement, oui, malheureusement, n’aura qu’un ou deux élèves en difficulté, se verra privée d’un enseignant spécialisé parce qu’il aura d’autres priorités ailleurs, où il y en aura quatre ou cinq. Où est l’égalité quand on a la malchance d’être un peu plus lent dans un groupe de plus rapides ?

Je cite à nouveau :

« Professeurs, enseignants, vous aussi vous avez droit au respect, à l’estime. Votre rôle est capital. Vous avez souvent fait de longues études. Vous devez faire preuve d’intelligence, de patience, de psychologie, de compétence. Je sais à quel point le merveilleux métier d’enseigner est exigeant, à quel point il vous oblige à donner beaucoup de vous-même, à quel point aussi il est devenu difficile et parfois ingrat depuis que la violence est entrée dans l’école. J’ai bien conscience que votre statut social, votre pouvoir d’achat, se sont dégradés au fur et à mesure que votre tâche devenait plus lourde, vos conditions de travail plus éprouvantes. La Nation vous doit une reconnaissance plus grande, de meilleures perspectives de carrière, un meilleur niveau de vie, de meilleures conditions de travail. »

Continuons l’examen de cet engagement :

De meilleures conditions de travail ?

NON ! La charge des directeurs d’école va encore augmenter : alors que la nécessité de l’aide administrative est reconnue par le ministère depuis 2006, que le ministre s’était engagé en février pour le maintien de ces emplois, la consigne de cesser tout recrutement ou renouvellement a été donnée aux recteurs au mois de juillet. Alors que nos écoles subissent déjà les effets des suppressions massives de postes d’enseignants, c’est un nouveau mauvais coup qui leur est porté.

Dans notre département, ce sont plus de 100 suppressions de contrats aidés pour l’Aide administrative renvoyant au final autant de personnes vers pôle emploi.

Pour les professeurs, des classes surchargées, des évaluations à n’en plus finir, des enseignants ballottés au gré des besoins, sur des postes éloignés de leur domicile, sur plusieurs établissements ou écoles, avec, chaque jour, des niveaux différents à préparer. Pour certains d’entre eux, les plus jeunes souvent, une incertitude qui a duré toutes les vacances ! Leur enthousiasme a été balayé par la machine institutionnelle : ils voulaient préparer leur année durant l’été et « organiser des progressions » … Ils en sont réduits à travailler dans l’urgence.

Le niveau de vie ?
Parlons-en ! Les salaires gelés et de plus en plus de charges, notamment pour les déplacements et les frais de gardes d’enfants.

Les perspectives de carrière ?
Quand on constate que même les formations continues les plus élémentaires ont du mal à être assurées faute de crédits, que dire des formations ASH ? Et des demandes de congés mobilité ?

La reconnaissance ?
Des chiffres, des chiffres, des statistiques !

Alors, quand Monsieur le Ministre se veut le chantre de la rigueur morale pour masquer la rigueur budgétaire… qu’il balaie devant sa porte !