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SE-UNSA 02


 Par SE-UNSA 002
 Le  lundi 21 mars 2016

Déclaration préalable de l’UNSA Éducation au CTSD du 21 mars 2016

 

Monsieur l’Inspecteur d’Académie,
L’Unsa-Education note avec satisfaction le retour à un calendrier «classique» pour les opérations de carte scolaire, non impacté et décalé par des élections, comme ce fut le cas ces deux dernières années.
A l’annonce de la dotation départementale, à savoir 30 postes supplémentaires alors que les prévisions d’effectifs, à condition qu’elles soient réalistes et ne jouent pas avec les effets de seuil,
laissent entrevoir une baisse d’environ 500 élèves, nous ne pouvions que nous réjouir puisque celle-ci semblait enfin annoncer une amélioration significative dans de nombreuses écoles.
Nous sont ensuite parvenues vos propositions d’affectation des moyens pour la rentrée prochaine :
30 postes pour les remplacements. Certes, les besoins sont criants et il va falloir prévoir aussi d’assurer correctement les 10 jours de décharge pour les directeurs de 2 et 3 classes.
Mais, 23 ouvertures pour 45 fermetures de classes, soit un différentiel de 22 postes ! Autant dire que la situation de nos collègues ne va guère s’améliorer… Encore des effectifs à plus de 25 et 20 en Education prioritaire ! Nous ne cessons de réclamer que ces seuils soient appliqués…
Des ouvertures de classes, pourtant indispensables, sont « oubliées » dans vos prévisions.
A ce sujet, il nous est très difficile d’avoir une vision globale de la situation départementale. Nous avions demandé la communication intégrale des prévisions d’effectifs, en format de fichier exploitable, pour toutes les écoles et RPID du département. Si vous nous la communiquez pour les collèges, pourquoi ne l’avons-nous pas pour le premier degré ? Dans la mesure où c’est un document dématérialisé, ça ne coûterait que quelques clics pour que la nécessaire transparence de l’information soit réalisée.
Donc 22 postes pris sur les classes pour divers dispositifs : 1 création d’ULIS, 7 « plus de maîtres que de classes », 5 ouvertures de classes pour le « dispositif moins de 3 ans », 3 postes créés dans la rubrique « autres postes », si on compte à part les postes de BFC et BDI. Total 16 créations.
Il reste donc 6 postes. Aurions-nous donc, pour une fois, une petite marge de manoeuvre ?

Voici donc les propositions de l’Unsa-Education, sans les hiérarchiser:

  • Reprendre les prévisions globales et proposer d’autres ouvertures de classe aux écoles « oubliées » cette année, comme l’école Joliot-Curie de Gauchy, par exemple, dont nous aurons l’occasion de vous détailler la situation au cours de cette réunion.
  • Les PEMF : le décret n° 2008-775 du 30 juillet 2008 relatif aux obligations de service des personnels enseignants du premier degré modifié le 20 juillet 2015 peut impliquer une modification des décharges des PEMF. Avant, il stipulait que celle-ci était d’ ¼ + 2 heures de recherches et travail personnel. A compter de la rentrée 2016, le recteur a la possibilité d’aller jusqu’à 1/3 de temps de décharge+ 2 heures de recherches et travail personnel.

Compte-tenu du nombre important de PES prévu l’an prochain (150 + les quelques renouvellements de stage + , très certainement, les « liste complémentaire »), la charge de travail de nos collègues formateurs, peu nombreux dans le département, va exploser. Il faut leur donner du temps pour fournir un accompagnement de qualité à nos jeunes collègues.

  • Penser à commencer à reconstituer les réseaux de RASED, bien mis à mal ces dernières années.

Les points négatifs, maintenant :

  • L’Unsa-Education réitère son opposition aux postes à profil, surtout que le recrutement est particulièrement opaque. Une nouveauté cette année : le dispositif « moins de 3 ans ». Nous sommes perplexes sur le terme « dispositif ». Bien d’autres écoles accueillent des moins de 3 ans, pour peu que les moyens leur en soient donnés et que les effectifs ne soient pas surchargés. En quoi les personnels recrutés sur ce profil seront-ils plus compétents que ceux qui exercent déjà depuis des années avec des tout-petits ?
  • Les fusions d’école : les méthodes employées parfois pour « convaincre » sont peu orthodoxes. Les pressions subies par certaines équipes qu’on menace de fermeture s’ils ne se plient pas aux exigences sont inacceptables. De même, certains maires de petites communes, mal informés, acceptent des regroupements dont ils ne voulaient pas.

Il est indispensable que les restructurations des réseaux, des pôles ou les regroupements se pensent suffisamment à l’avance pour que chacun soit au fait de leurs conséquences et en mesure bien les avantages et les inconvénients, ainsi que les adaptations à prévoir (locaux, transports, rythmes de l’enfant…). Plus aucune modification structurelle ne devrait se faire en année N. La coutume, auparavant, était de poser une alerte N-1, voire d’anticiper 2 ou 3 ans à l’avance. Nous demandons que cette disposition soit rétablie.

  • Enfin, sur la méthode de calcul du E/C : l’Unsa-Education s’étonne une fois encore que les effectifs des ULIS ne soient pas inclus dans l’effectif global des classes ordinaires. En effet, la mise en place des « ULIS école » rend totalement obsolète la notion de classe. Dès lors que ces élèves sont en situation d’inclusion la majeure partie de leur temps scolaire, ils doivent apparaître dans les effectifs des classes ordinaires. La colonne « Total hors ulis » est irréaliste car elle ne tient pas compte de la vraie charge de travail de nos collègues.

Pour conclure, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, nous pouvons donc affirmer que ce projet de carte scolaire, s’il peut être considéré comme positif sur certains aspects, ne pourra répondre à tous les enjeux posés par la Refondation de l’Ecole dans notre département et n’apportera pas suffisamment d’améliorations dans de nombreuses écoles.
Il est donc à souhaiter que les prochaines années soient généreuses en terme de dotation afin que nous puissions un jour aboutir à une situation réellement satisfaisante pour les élèves et les personnels.