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CDEN du 21 octobre 2010 : dĂ©claration prĂ©alable
Article publié le vendredi 22 octobre 2010.
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Monsieur le Préfet, Madame l’Inspectrice d’Académie, Mesdames et Messieurs les membres du CDEN,
 
Force est encore de constater que ce gouvernement non seulement ne nous écoute pas, mais ne prend même pas en compte les rapports de sa propre administration. L’inspection Générale a récemment pointé les nombreuses difficultés qui attendent le système éducatif.
 
Dans le premier degré : des élèves en plus, des moyens d’enseignement en moins
Bien que la loi de finances ait affiché une dotation positive de 2000 emplois, c’est bien avec une baisse des moyens d’enseignement que les inspecteurs d’académie ont préparé la rentrée 2010 et donc fermé des classes. En effet, il a bien fallu notamment régler l’ardoise laissée par la réforme de la formation et la suppression des moyens d’enseignement que représentait l’année de PE2 et sa journée hebdomadaire en classe. Impact d’une réforme que l’on retrouvera aussi sur la formation continue réduite à peau de chagrin dans un contexte de baisse drastique des budgets de fonctionnement.
 
Au-delà des suppressions massives de postes d’enseignants, cette rentrée est également marquée par la disparition progressive et sournoise de milliers d’emplois aidés. L’aide administrative des directeurs d’école est particulièrement visée. Elle disparaît au fur et à mesure de l’expiration des contrats. Madame l’Inspectrice d’Académie, quand allez-vous nous communiquer les chiffres prévisionnels des suppressions de contrats aidés pour l’aide administrative ?
 
Cette aide, qui existe depuis 2006, est la conséquence directe du protocole d’accord signé par le seul SE-UNSA avec le ministre d’alors. Cet accord mettait fin à 5 années de grève adminsitrative et instituait notamment une décharge de service pour les directeurs de 4 classes. Il reconnaissait, officiellement et pour la première fois, la nécessité d’une aide administrative à la direction et au fonctionnement de l’école.
 
Depuis, les missions et les responsabilités des directeurs n’ont cessé de s’amplifier et de se complexifier. Ils manquent de temps et ne parviennent plus à assumer leurs missions de façon satisfaisante. La suppression des emplois aidés les soumet à une pression intenable.
 
Pour l’UNSA-Education, c’est une régression intolérable. D’une part, il y a rupture unilatérale d’un engagement ministériel issu d’un accord. D’autre part, dans un contexte économique et social difficile, ce choix renvoie brutalement des personnels vers le chômage, et souvent dans des conditions indignes.
 
 
 
Dans le second degré, les tensions sont toujours les mêmes : nombre de TZR insuffisant , davantage d’heures supplémentaires , davantage de postes partagés entre plusieurs établissements, etc.
Pour les HSA, qui représentent désormais en moyenne 10% des DHG, les chefs d’établissement ont des difficultés à les faire absorber. L’augmentation des compléments de service nuit au bon fonctionnement des établissements et les conditions de travail des enseignants sont particulièrement dégradées
Dans les collèges, la situation de la rentrée est plus que difficile. Alors que le ministère prévoit l’arrivée de 28 000 élèves de plus dans les classes, aucune création d’emploi n’est prévue . Dans les collèges de l’Aisne, 63 niveaux ont plus de 25,5 élèves par classe, soit plus d’un par collège. Si certains sont mieux dotés, avec des niveaux acceptables, d’autres cumulent les difficultés avec 3 ou 4 niveaux chargés.
 
Et le ministère donne l’illusion du mouvement. Il multiplie à la marge, et sans concertation préalable des dispositifs dits « expérimentaux », sans jamais s’attaquer aux changements de fond, pourtant indispensables (établissement CLAIR à Charlemagne, établissement « cours le matin, sport l’après-midi » à Sissonne). Palliatifs ponctuels, ces dispositifs ne pourront jamais constituer une réponse aux défis auxquels est confrontée notre école. Ils dessinent une politique de saupoudrage. Il ne s’agit pas là de faire avancer la démocratisation du système scolaire par une politique généralisée de lutte contre l’échec scolaire, mais de calmer l’opinion par des effets d’annonce.
L’UNSA-Education ne partage pas les principes de Luc Chatel sur le sujet : approche sécuritaire plutôt qu’éducative, focalisation sur le second degré et oubli de l’école primaire, dérégulation et pouvoir accru des chefs d’établissement, opacité et incertitude autour du dispositif CLAIR.
L’UNSA-Education exige la transparence dans l’évaluation comme dans la politique menée.
 
 
 
D’autre part, il nous faut dénoncer, une fois de plus, le recours aux non-titulaires
La suppression des postes et la diminution des places aux concours engendrent une baisse de marge de manœuvre des moyens de remplacement. Les rectorats recrutent de plus en plus d’agents vacataires qui servent de variable d’ajustement au système pour assurer les suppléances. Cela entraîne un recours croissant au recrutement de personnels non titulaires. Lorsque l’on connaît le manque de respect de l’administration envers ces collègues au statut extrêmement précaire, on comprend mieux pourquoi le rectorat a du mal à recruter même chez les étudiants en M2 ou les néo-retraités !!
La fédération UNSA-Education revendique un plan ambitieux de résorption de cette précarité en proposant, d’une part, un dispositif de titularisation sur plusieurs années et, d’autre part, un encadrement strict de la possibilité de recruter des personnels non titulaires pour les employeurs publics. Elle est prête à négocier. Le gouvernement le veut-il ?
 
 
Concernant la formation des enseignants, la catastrophe annoncée est en train de prendre forme au détriment de stagiaires pour qui cette année risque fort de ressembler à un parcours du combattant. La situation est particulièrement inquiétante dans le second degré.
Pour le premier degré, il faut reconnaître à Madame l’Inspectrice d’Académie une grande volonté de « limiter la casse ». Notre département, par rapport à d’autres, bénéficie d’une organisation performante, dans la limite des moyens alloués, de la prise en charge des jeunes stagiaires. Cette organisation sera t-elle encore possible l’an prochain ? Pourrez-vous toujours jongler avec la pénurie, Madame l’Inspectrice d’Académie ?
Bien sûr, il faut aussi rendre hommage à nos collègues formateurs sans qui ce dispositif, qui constitue un réel défi, ne serait pas applicable. L’énorme travail fourni cette année, pour former les tuteurs notamment, sera t-il encore utile l’an prochain, alors qu’on nous annonce seulement 65 postes au concours premier degré pour toute l’académie ?
 
 
Enfin et pour conclure cette intervention, nous aimerions, avec un peu d’ironie, saluer le comportement écologique des services administratifs, qui ne nous ont pas envoyé les documents papier.
L’UNSA-Education se range à cette attitude et vous communiquera donc la copie de cette déclaration par mail également.
 
 
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