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Nathalie Hanquart est l’invitĂ©e de la semaine dans l’Aisne Nouvelle
Article publié le jeudi 2 juillet 2009.
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L’INVITE DE LA SEMAINE :
Nathalie Hanquart
 

Après l’inspecteur d’académie de la circonscription de Chauny, nous accueillons aujourd’hui Nathalie Hanquart, institutrice à l’école primaire de La Chaussée et délégué syndical SE-UNSA. Elle évoque les conditions de travail des enseignants et l’avenir de l’école. Entretien…


Y a-t-il beaucoup de syndiqués chez les enseignants ?
N.H. : « De moins en moins, comme dans les autres professions. Je ne souhaite pas que l’on devienne une agence de service. Les jeunes se rapprochent du syndicat pour des changements de poste, de région… alors que notre vocation première est de défendre nos conditions de travail, fortement attaquées cette année. A La Chaussée, nous sommes trois syndiqués sur six professeurs. Moi, je suis représentante du personnel pour le département, élue pour trois ans, c’est-à-dire que je siège à la commission paritaire à l’inspection et au CDEN en préfecture pour la carte scolaire ».


Regretterez-vous Darcos ?
N.H. : « Chaque ministre qui veut faire parler de lui engage une réforme. On attend la prochaine ! J’ai critiqué surtout sa manière de faire, les enseignants apprenaient les nouveautés par la presse. Nous avons été informés à la dernière rentrée qu’il n’y avait plus école le samedi matin. Les personnels et les parents d’élèves n’ont pas été consultés. Dans les faits, cela a posé un gros souci d’organisation à tout le monde, le ministère n’a pas mesuré les conséquences ou alors il s’en lavait les mains. Nous avons, par exemple, des difficultés à boucler le programme de l’année ».

Comment réagissez-vous aux nouvelles suppressions de postes ?
N.H. : « Un départ sur deux ne sera pas remplacé. Ce qui se traduit dans l’Aisne par 120 recrutements pour 2009 contre 190 en 2008. Il n’y aura plus de personnel détaché en 2010 (USEP, OCCE, FOL…) pourtant bien utile dans l’organisation de classes transplantées, d’actions découverte, etc. Sarkosy accélère ses réformes à l’Education Nationale mais en plus il attaque les syndicats, en changeant le statut des réunions d’information ou en voulant remplacer les commissions paritaires par des groupes de travail. Il y a beaucoup moins de transparence ».

Faut-il dégraisser le mammouth ?
N.H. : « Ils veulent supprimer qui ? Où vont-ils chercher les enseignants qui, soi-disant, sont payés à ne rien faire chez eux. Je n’ai jamais vu et je ne vois pas autour de moi de professeurs qui ne sont pas devant une classe ».

Tout va bien à Chauny ?
N.H. : « Cette année, il n’y a pas trop de bouleversements. Mais la circonscription est très vaste, c’est compliqué pour l’inspecteur de voir tous les personnels, il y aura des répercussions sur la carrière des enseignants. Les évaluations pour les CE1 et CM2 ont été mal perçues, car elles ne sont pas adaptées. L’aide personnalisée est très difficile à mettre en place, le soir c’est encore plus lourd pour les enfants en difficulté. Les stages pendant les vacances ne sont pas efficaces, ici, personne n’est partant. L’accueil des enfants handicapés pose le problème de la formation des personnes et de la précarité des contrats des auxiliaires de vie scolaire ».

LA QUESTION QUI FÂCHE
Les enseignants se plaignent toujours. Peut-on parler de travail pénible les concernant ?
N.H. : « C’est stressant. Quand arrivent les vacances d’été, on décompresse petit à petit. Elles sont les bienvenues pour récupérer et reprendre des forces pour attaquer une nouvelle année. Personnellement, je préférais l’école le samedi, le nouveau système est fatigant pour tout le monde mais je comprends aussi les familles recomposées. On s’oriente vers le mercredi matin ».
 

SON PARCOURS
État civil
Nathalie Hanquart est née en 1963 à Paris. Elle est mariée et maman d’une fille.
Son parcours
Elle est enseignante depuis 85 (Guise, Wassigny, Crécy-au-Mont), elle a en charge les CP à La Chaussée depuis 92. Elle est la déléguée du syndicat des enseignants SE-UNSA.
Loisirs
La lecture et la marche.
 
Auteur : Pascal BROCHETON
Article paru le :
29 juin 2009
 
 
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