Il est urgent et essentiel, pour la survie de l’EPS au sein de l’école, de différencier sport et EPS. Nous devons au plus vite recentrer notre enseignement sur les fondamentaux moteurs, conduites motrices et compétences transversales sous peine à moyen terme de retourner dans les Directions Départementales de la jeunesse et sport ; Pire encore, pourquoi ne pas passer à la région ? Les collectivités territoriales sont déjà propriétaires de plus de 85% des infrastructures et elles ont absorbé les TOSS qui étaient pourtant bien plus nombreux que les enseignants d’EPS...

L’éducation physique actuelle n’est plus qu’essentiellement sportive, technicienne et comportementale. Elle se confond avec le milieu sportif fédéral axé sur la performance.

Alors attention ! les moniteurs brevet d’état font cela très bien dans leurs clubs, 35 heures par semaine et pour 1200 euros mensuels !

Ce sont aujourd’hui les enseignants du premier degré qui sont en charge de l’enseignement de la psycho-motricité sachant qu’ils n’ont aucune formation initiale pour mener à bien cette mission.

Les programmes actuels supposent que lors de l’arrivée au collège, l’élève ait acquis des fondamentaux moteurs alors que nos collègues du primaire ne cesse de clamer leurs difficultés à enseigner l’EPS faute de moyens structurels et de formation suffisante.

Est-il raisonnable de penser que la pratique d’une APS à hauteur de 20 heures est suffisante pour transmettre des connaissances méthodologiques, sur soi, sur l’APS, savoir parer, juger, observer, arbitrer, analyser ?…. La didactique à elle seule peut elle accomplir des miracles ?

L’EPS ne vise plus que des compétences transversales d’ordre méthodologiques et surtout des comportements sociaux pour enrayer la crise autoritaire et citoyenne. L’enrichissement du répertoire sensori-moteur disparaît, les notions de maîtrise de l’espace, des appuis, des rythmes s’appauvrissent.

Il semblerait à la lecture des avant-projets de collège qui sortiront très bientôt, que ce problème ait été perçu et pris en compte dans la rédaction des nouveaux programmes d’EPS. Toutefois le SE-UNSA regrette une action en faveur des fondamentaux moteurs trop superficielle, nous aurions aimé une démarche en ce sens plus aboutie.

T. Graf