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Accompagnement Ă©ducatif et EPS : conflit d’intĂ©rĂŞts ?
Article publié le lundi 1er septembre 2008.
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L’accompagnement éducatif va devenir très rapidement un concurrent direct de l’AS dans les établissements scolaire et mettre en péril les pratiques au sein de l’UNSS.
 
La rentrée 2008 verra la mise en place dans tous les collèges de l’action éducative. Cette généralisation systématique ne sera pas sans conséquences pour certaines disciplines et notamment pour l’EPS. Quoi de plus incohérent que d’être en concurrence avec soi même ?
 
Le SE UNSA lors des différents comités régionaux et départementaux a souligné les dangers que représente l’action éducative sportive pour l’avenir proche de l’UNSS. Pourtant les instances nationales, régionales et départementales incitent les AS à ouvrir très largement leurs portes à l’action éducative.
 
Les directeurs régionaux de l’UNSS ont adressés un courrier au principaux de collèges, qui, est-il utile de le rappeler sont les présidents de droit de toutes nos associations sportives.
Cette lettre rappelle aux chefs d’établissements « l’orientation stratégique qui doit guider leurs actions » définies par le ministre de l’Eduction Nationale pour permettre aux collégiens de faire plus de sport entre 16H et 18H. Elle demande également l’ouverture des « ateliers sportifs » selon les directives et priorités données par les Recteurs. Et surtout informe de l’apport de 11,5 M d’Euros en provenance du PNDS.
Les cadres de l’UNSS ont fait un choix, peut être guidé par l’aspect strictement financier et budgétaire, occultant l’ensemble des problèmes qui vont se poser ; mais un choix qui ne sera pas sans conséquence pour le fonctionnement des AS.
 
 
Quels problèmes ??
 
Les installations sportives : Bien des collèges ne terminent pas les cours dés 16 ou 17 heures, ils vont bien au delà pour un plein emploi des installations. L’action éducative va donc devoir fonctionner sur des créneaux d’enseignement dans bien des endroits.
En général, dès la fin des cours, les collectivités propriétaires des structures mettent celles-ci à disposition des clubs Il y aura chevauchement des horaires et donc rivalité directe.
Toutes les AS qui programment les entrainements en fin de journée, se mettront en concurrence avec les collègues d’EPS qui aux mêmes heures animeront l’action éducative.
 
Chez les enseignants d’EPS : Qui fait quoi et quand ? Il sera très difficile de fixer la frontière entre l’animation de l’AS et celle de l’action éducative. Les deux se feront bien souvent avec les mêmes élèves. Sur des plages horaires communes, mais avec des objectifs différents et des conditions de pratique distinctes. Ce flou ne pourra qu’être néfaste dans le fonctionnement des AS et des équipes pédagogiques.
 
Conditions de pratique  : Pour participer à l’AS il est absolument nécessaire de posséder un certificat médical de non contre indication et d’être à jour de sa licence et de son autorisation parentale. Par contre pour participer à l’action éducative, aucun contrôle médical n’est nécessaire et toute pratique est entièrement gratuite. Il s’agit bien d’une concurrence déloyale surtout dans les quartiers ou zones difficiles ou la baisse du pouvoir d’achat est particulièrement sensible.
 
Le chef d’établissement : Cruel dilemme pour les principaux de collège ! A la fois président de l’association sportive en charge de son développement et de son bon fonctionnement. Mais aussi et surtout personnel d’autorité chargé de la mise en œuvre du dispositif ministériel et des directives et priorités rectorales. Une fois de plus le port de la double casquette va rendre les décisions prises par les responsables d’établissements bien inconfortables.
 
 

A court ou moyen terme nous risquons de voir le pole compétions être supplanté par le pole animation au sein des AS. Cette suprématie sonnera le glas de l’UNSS et de ses pratiques compétitives .Pratiques qui coutent très chers en moyens et en postes dans le budget de rigueur que nous connaissons.

Thierry GRAF

 
 
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