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NOUVELLE ECOLE PRIMAIRE : SOUS LE VERNIS, DEJA DES FISSURES
Article publié le samedi 30 août 2008.
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L’école primaire se révèlerait incapable de faire progresser les élèves en difficulté. Xavier DARCOS annonce en décembre 2007, à grands renforts médiatiques, une nouvelle organisation de l’école, axée davantage sur la lutte contre l’échec scolaire. En septembre 2008, c’est sous le signe de la semaine de 24h, des nouveaux programmes et des nouveaux dispositifs d’aide que l’année va commencer. Sous le vernis, les fissures d’un chantier bâclé où la recherche d’économies reste le fil-à-plomb de la politique éducative…
 
 
 
Une semaine scolaire réduite avec des programmes plus lourds ! 
 
« Les élèves ne doivent plus aller à l’école le samedi matin », cette injonction présidentielle s’appliquera bien cette année. Le débat est d’ailleurs clos avant même d’avoir été ouvert. Quid des programmes ? Qu’à cela ne tienne, on en fait table rase en prétextant un recentrage sur l’essentiel et au passage, on remet sur le devant de la scène des méthodes des années 50. Contrairement à ce qui est affiché, ces programmes alourdissent les précédents.
Pas plus doué en règle de trois qu’en quadrature du cercle, le Ministre n’est pas parvenu à résoudre le problème relevé par toutes les équipes : comment faire plus avec moins de temps ?
Le combat mené par de très nombreuses organisations a conduit le ministère à amender son projet, mais pour ses concepteurs, l’éducation relève toujours d’une mécanique basée sur l’imprégnation, l’imitation et l’exécution ; l’élève n’est pas considéré comme acteur de ses apprentissages.
Le SE-UNSA appelle les enseignants à s’appuyer d’abord sur leur expérience et sur les résultats de la recherche pour mettre en œuvre une pédagogie efficace au service de la réussite de leurs élèves.
 
 
 
Aide personnalisée : après la classe, encore la classe
 
Le SE-UNSA a dénoncé l’opportunisme politique qui a primé sur toute considération pédagogique dans ce choix d’organiser du soutien après la classe. Nous aurions aimé, qu’en préalable, on s’interroge sur :
- le traitement de la difficulté scolaire, et sa place (dans ou hors du temps de classe ?) ;
- le bénéfice que peuvent retirer les élèves en difficulté d’un dispositif où on leur propose plus d’école là ou il faudrait « mieux » d’école ;
- une évolution de l’organisation de la journée et de la semaine scolaire ;
- la faisabilité du dispositif notamment en zone rurale avec la question des transports ;
- l’amélioration de la concertation et du travail en équipe des enseignants ;
- les relations indispensables à renforcer avec les familles.
Pour le SE-UNSA, ce travail devrait pouvoir se faire dans le cadre du temps scolaire, en jouant sur les curseurs suivants : plus de maîtres que de classes pour la prise en charge de petits groupes de besoin, une formation initiale et continue des enseignants plus pointue sur la gestion de la difficulté scolaire, une présence accrue des RASED.
 
 
 
 
 
 
 
Du 24 plus quoi au 24 + 3 heures pour le service des enseignants
 
Face à un gouvernement peu enclin au compromis, le SE-UNSA s’est imposé pour discuter et présenter ses contre-propositions afin que la réorganisation de la semaine scolaire ne vienne dégrader davantage les conditions de travail des enseignants. Le relevé de conclusions et les textes réglementaires actent un nouveau service des enseignants basé sur 24h de classe et 108 heures annuelles pour le travail en équipe, intégrant enfin le suivi des projets personnalisés de scolarisation des enfants en situation de handicap ; pour les relations avec les parents ; pour la formation et les animations pédagogiques ; pour les conseils d’école.
Le SE-UNSA a interdit le scénario catastrophe du début et obtenu de vraies avancées pour les personnels :
- reconnaissance des compétences des équipes enseignantes pour le repérage des difficultés des élèves et de la spécificité d’intervention des RASED et prépondérance des conseils des maîtres pour décider, sur le terrain, des mises en œuvre concrètes ;
- reconnaissance, dans les heures réservées aux actions directes auprès des élèves, du temps nécessaire aux enseignants pour les organiser ;
- dispositions particulières pour les directeurs d’école pour prendre en compte le surcroît de travail causé par le nouveau dispositif.
Tout est réglé ? Non ! Il faut veiller maintenant à l’application concrète sur le terrain et il faudra encore de l’action syndicale : le SE-UNSA continuera d’être présent pour soutenir les équipes.
 
 
 
« Les orphelins de 16h »
 
L’accompagnement éducatif fait son entrée dans les écoles élémentaires situées en Réseau Ambition Réussite ainsi que dans les écoles volontaires situées en zone « ordinaire ». Le directeur se retrouve cheville ouvrière du dispositif et endosse des responsabilités nouvelles, le plus grand flou règne autour des modalités d’inscription des élèves, les procédures de recherche d’associations agréées ou encore le cahier des charges d’un « responsable de site ».
Le SE-UNSA est favorable à un accompagnement éducatif dont l’objectif est bien de susciter, d’entretenir, de redonner l’envie d’apprendre. Il ne doit pas être confondu avec le soutien scolaire et les aides spécialisées aux élèves en difficulté qui sont des missions de l’école et qui doivent s’effectuer dans le temps scolaire.
Encore une fois c’est à la hussarde que tout cela se met en place, au mépris de la réalité du terrain, des besoins des personnels et de la charge de travail qui va retomber de fait sur le directeur et l’équipe enseignante.
 
 
 
Réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED) : silence assourdissant sur leur avenir
 
Le traitement de la difficulté scolaire est complexe. L’enseignant, seul, ne peut tout traiter. Alors que le Ministre tente, par une pirouette médiatique, de convaincre l’opinion publique de sa grande volonté de résoudre l’échec scolaire, il ne dit étrangement aucun mot de l’articulation entre les nouveaux dispositifs qu’il promeut et les aides spécialisées apportées par les réseaux d’aides (RASED). Dans le contexte de restriction budgétaire actuelle, la perspective de redéfinir les contours des missions et champs d’intervention des 14 000 enseignants spécialisés qui y travaillent, inquiète à juste titre les intéressés mais plus largement tous les enseignants ainsi que les parents d’élèves : quelle réponse à une préoccupation si largement partagée ? Le SE-UNSA a engagé plusieurs actions d’interpellation avec les organisations syndicales et les associations de professionnels pour que le Ministre affiche clairement ses intentions en la matière.
 
 
 
 
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