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Nouveaux programmes du primaire : quelques Ă©lĂ©ments d’analyse
Article publié le vendredi 7 mars 2008.
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Quels sont vraiment les objectifs de ces nouveaux programmes ?
Au départ :
- Revenir à l’essentiel avec des programmes plus précis, plus clairs sans prescription pédagogique sur la méthode
=> Raté ! Est-ce vraiment se recentrer sur l’essentiel que d’exiger, par exemple, la maîtrise de la conjugaison du futur antérieur et du plus que parfait à l’issue du CM2 ?
=> Raté ! Passer de 104 pages (anciens programmes, pas si anciens que cela d’ailleurs puisque datant d’avril 2007) à 36 pages, c’est incontestablement un document ramassé qui s’offre à nous (et aux parents) mais, pour autant, cela signifie-t-il que les programmes sont plus recentrés ? Pour le SE-UNSA, la réponse est non. On va même jusqu’à ajouter et de nouvelles exigences en terme de savoirs disciplinaires et des nouveaux domaines comme l’histoire des arts ou l’instruction civique et morale.
=> Raté ! On cherche vainement l’articulation de ces nouveaux programmes avec le fil rouge du socle commun de connaissances et de compétences. Dans le même registre, on peine à saisir la cohérence entre la somme des savoirs disciplinaires et les compétences à acquérir, au final, pour les élèves. Par ailleurs, la clarté n’est pas forcément au rendez-vous sur des sujets particulièrement délicats comme la compréhension du principe alphabétique en maternelle par exemple : il y est fait référence, de manière impropre, à des mécanismes fumeux type « neuro-cérébraux », censés se combiner entre eux pour permettre une progressivité dans l’apprentissage de l’écrit.
=> Raté ! Où est finalement la sacro-sainte liberté pédagogique pourtant défendue âprement par DARCOS depuis son arrivée au Ministère ? Certes il y fait référence dès le préambule, mais au-delà on peut s’interroger … Il tombe même, à plusieurs reprises, dans la prescription d’outils (abécédaires, imagiers en décalage d’ailleurs avec l’objectif d’utilisation annoncé) ou de méthodes (leçon de mots en maternelle).
 
- Réajuster les programmes au vu de la suppression des cours du samedi matin (et donc de la « perte » de deux heures dans l’emploi du temps hebdomadaire)
=> Le suspense perdure ! Nous ne connaîtrons précisément les différents volumes horaires par domaines d’enseignement que dans quelques jours sauf pour le français : en cycle 2, 10h et en cycle 3, 8h soit les horaires maxima des anciens programmes/ l’EPS : on passe de 3 à 4h.
=>On en profite surtout pour passer quelques lubies et pas forcément pour revoir des contenus à la baisse ! Augmentation d’1h d’EPS, dont la pratique doit devenir quotidienne ; apparition de l’histoire des arts ; de l’instruction civique et morale. En fait on allège peu les contenus disciplinaires (voire on en ajoute) mais il est annoncé, en même temps qu’on aura moins d’heures pour le faire ! Ainsi l’éducation artistique et la découverte du monde devraient faire les frais de cette compression horaire (volume quasi divisé par 2 à prévoir).
=> On en profite pour recadrer la fonction de l’école maternelle ! D’ambition d’une première scolarité réussie, on passe à une propédeutique des apprentissages plus systématiques de la lecture, de l’écriture et du calcul au CP. Le vivre ensemble n’est plus l’un des principaux objectifs et est remplacé par le « devenir élève », où est notamment évoqué l’apprentissage des « principes d’un comportement conforme à la morale ». La GS ne figure plus dans les programmes du cycle 2 (qui se réduit à CP et CE1) : pourquoi ?
 
Quels sont les présupposés idéologiques ?
- La nécessité absolue de revenir aux bonnes vieilles méthodes qui ont fait leur preuve
à On exhume ainsi la récitation et la rédaction
=> On valorise le retour aux maximes de morale sans dire quelle est la « bonne morale » à enseigner : y aura-t-il des enquêtes de bonnes mœurs des enseignants ?
=> On prône de l’instruction civique là où il faudrait plutôt parler d’éducation civique au risque de laisser à penser que le savoir remplace la mise en situation réelle, celle qui permet vraiment à l’enfant d’agir sur le monde qui l’entoure et d’y trouver sa place.
 
- L’élève considéré comme objet et pas comme sujet
=> Remise en cause des cycles. On balaie d’un revers de main les différences de rythme d’apprentissage.
=> C’est le savoir qui est au centre du système et plus l’élève. Celui-ci n’est plus dans une démarche d’acteur mais de réceptacle.
=> Le maître infuse son savoir, il doit en « emplir » l’élève. Il est le modèle « naturel », celui qu’on cherche à imiter. L’interaction avec ses pairs est réduite à de l’utilitariste, l’intervention d’autres adultes dans son univers éducatif est éludée.
 
 
En quoi ces programmes aident à mieux résoudre l’échec scolaire ?
La réponse est vite trouvée : on ne voit pas, à la lumière des 2 § précédents.
 
 
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