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DĂ©claration prĂ©alable de l’UNSA Éducation au CTSD du 5 septembre 2014
Article publié le samedi 6 septembre 2014.
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Monsieur l’inspecteur d’académie,

Avant de commencer notre intervention, permettez-nous d’avoir une pensĂ©e pour notre collègue d’Albi assassinĂ©e dans l’exercice de ses fonctions le jour des vacances ce 4 juillet,   pensĂ©es vers sa famille et les collègues de son Ă©cole bien sĂ»r. Ce drame a fortement marquĂ© notre profession.

Comme en avril dernier, ce CTSD se tient dans un contexte de changement de gouvernement et de Ministre. L’UNSA Éducation en prend acte et espère que, désormais, la stabilité présidera aux enjeux de l’Éducation. Notre pays a, en effet, grand besoin que la Refondation engagée de notre École comme celle plus large de l’Éducation, aboutisse et réussisse enfin. Ces évolutions indispensables demandent de l’ambition mais aussi de la constance. Le temps long des réformes doit désormais prendre le pas sur le temps des polémiques, souvent à courte vue. Avec ce nouveau gouvernement, l’UNSA Éducation conserve les mêmes exigences pour les personnels et la même ambition de démocratisation de notre système éducatif.

Saluons quand même l’arrivée d’UNE ministre à l’Education Nationale.

Cela fait plus de deux ans dĂ©jĂ  que la Refondation de l’École a Ă©tĂ© lancĂ©e. Et trois rentrĂ©es plus tard, alors que des nĂ©gociations constructives avec le ministère ont permis d’engranger quelques acquis rĂ©els, les enseignants ont le sentiment que rien n’a vĂ©ritablement changĂ© dans la pratique de leur mĂ©tier au quotidien. Ils ne voient toujours pas se dessiner les contours du nouveau cadre professionnel qu’ils attendent.  

L’enquête "800 000 enseignants, et moi, et moi, et moi" que vient de mener le SE-Unsa confirme cette impression. Alors même que les enseignants sont des professionnels engagés, dynamiques, aimant leur métier, ils se considèrent comme prisonniers d’un carcan institutionnel fait d’injonctions, d’inconstance et de tensions. Étouffés dans un cadre professionnel daté et rigide, ils manquent de reconnaissance, de confiance et de perspectives ; ils attendent aujourd’hui les signes tangibles d’un indispensable changement de cap. Pour leur développement personnel et professionnel, comme pour la réussite des élèves, il est urgent que notre ministère bouscule les modes de gouvernance et modifie en profondeur sa conception de la gestion des ressources humaines.

Soutenir la réflexion pédagogique des équipes, valoriser les innovations, reconnaître à chacun son professionnalisme, accompagner les carrières et les souhaits de mobilité… sont autant de sujets majeurs qui doivent être traités. Faute de quoi, la Refondation ne sera que virtuelle …

A ce propos, votre consigne concernant les rĂ©crĂ©ations de l’après-midi a suscitĂ© beaucoup d’interrogations et d’émoi dans la profession. Beaucoup de nos collègues ne comprennent pas comment les enfants vont tirer un bĂ©nĂ©fice d’une pause rĂ©duite Ă  5 minutes au milieu de l’après-midi dans la classe si on ne leur accorde pas aussi un temps de dĂ©tente avant les activitĂ©s pĂ©riscolaires. Vont-ils devoir enchaĂ®ner 3 heures sans interruption ?

Pour les collectivités qui ont fait l’effort de mettre en place des activités, il serait dommage de détruire toute l’organisation à cause des mauvaises conditions de prise en charge des enfants. Cette consigne, pour l’Unsa-Education, met de l’huile sur le feu et est peu propice à dépassionner le débat, tant au niveau des collectivités, que des parents d’élèves et de nos collègues.
Très concrètement, le quotidien des enseignants des Ă©coles sera marquĂ© par la gĂ©nĂ©ralisation des rythmes Ă  4 jours et demi, qui ont vampirisĂ© la politique Ă©ducative depuis deux ans.  Nous en mesurerons la mise en Ĺ“uvre dès les premières semaines. Les personnels attendent de leur hiĂ©rarchie la poursuite de l’accompagnement, surtout lĂ  oĂą la mise en Ĺ“uvre reste sensible et, surtout, une Ă©coute du terrain plutĂ´t que des injonctions dĂ©partementales.

Nous sommes aujourd’hui au CTSD de rentrée 2014 et nous ne reviendrons pas sur la dotation pour notre département que nous trouvons toujours insuffisante, ni sur les ouvertures de classes qui seront demandées au fil du débat, ni sur le fait que vous ne prenez toujours pas en compte les élèves de CLIS lors du calcul du E/C des classes ordinaires.

Nous voulons plutĂ´t d’ores et dĂ©jĂ  vous alerter, Monsieur l’inspecteur d’acadĂ©mie, comme nous le ferons avec le Monsieur le Recteur, sur la nĂ©cessitĂ© d’anticipation pour la prochaine rentrĂ©e scolaire : les dĂ©crets parus  auront une influence non nĂ©gligeable sur les moyens du dĂ©partement :

  • Le dĂ©cret sur les dĂ©charges des directrices et directeurs d’écoles acte une Ă©volution de la prise en compte des tâches (ce dont nous nous fĂ©licitons). Il faudra pourvoir ces supplĂ©ments de temps de dĂ©charge avec des services Ă  remodeler.
  • La difficultĂ© rĂ©currente dans notre dĂ©partement concernant les postes de remplaçants.
  • La reconstruction des RASED va, elle aussi, rĂ©clamer des moyens : dĂ©gel des postes de maĂ®tres G, ouverture de nouveaux postes… Quelle organisation pour les rĂ©seaux d’aides ?

Nous vous avons dĂ©jĂ  alertĂ© Monsieur l’Inspecteur d’AcadĂ©mie sur la nĂ©cessitĂ© de procĂ©der Ă  davantage de dĂ©parts en formation ASH, cela va devenir plus qu’urgent !

La nouvelle ministre devra donc donner d’importantes garanties sur les moyens avec le maintien des 60.000 postes prévus, d’autant plus que ceux-ci ne suffisent pas à empêcher l’érosion du taux d’encadrement. Les départs à la retraite, le retour à la formation initiale et la hausse démographique vont consommer une grande partie des moyens.

Il est donc encore difficile de parler de rentrĂ©e sereine cette annĂ©e !

 
 
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