Les
personnels de l’Éducation nationale risquent à nouveau de faire les
frais de la politique d’austérité du gouvernement. Sans augmentation
salariale en vue et sans négociation sur les carrières, les métiers de
l’éducation sont loin de redevenir attractifs !
Le SE-Unsa tire la sonnette d’alarme et appelle à la mobilisation le 19 mars.
La
revalorisation de 10 % annoncée en 2023 n’a pas eu lieu. Le président
Macron a pu tromper l’opinion publique mais les personnels de
l’Éducation nationale ne sont pas dupes.
Les quelques mesures enregistrées depuis juillet 2023(*)
sont clairement insuffisantes, y compris pour les AESH et les AED.
Elles ne permettent pas de stopper le recul du pouvoir d’achat des
agents publics.
Depuis,
on oscille entre report des discussions et annonce de restrictions,
laissant entendre qu’une nouvelle rigueur sera de mise… La plaisanterie
n’a que trop duré…
(*) augmentation du point d’indice de 1,5 % au 1er juillet 2023, augmentation de 5 points d’indice au 1er janvier 2024, prime de pouvoir d’achat pour les agents payés jusqu’à 3 250 euros bruts/mois
- Pas d’amélioration de carrière en vue ?
Le changement incessant de ministres et le dispositif onéreux du
Pacte ont mis à mal le dialogue social sur le déroulé de carrière.
Le
taux annoncé de promotions à la hors-classe de 22 % en 2024 et 23 % en
2025 reste insuffisant et surtout source d’iniquité. Par ailleurs, la
situation des « oubliés » du protocole de 2015 lors de la mise en place
du PPCR et celle des anciens instituteurs privés de reconnaissance de
leur ancienneté dans leur précédent corps n’est toujours pas réglée.
La
volonté de faire des économies sur le dos des agents publics n’augure
rien de positif quant aux discussions entamées dans le cadre du plan Attractivité, pourtant si cher à Gabriel Attal en septembre dernier.
La
seule certitude des agents à ce stade c’est que leur carrière s’allonge
sans aucune garantie que des améliorations permettront de la terminer
dans de bonnes conditions.
- Une reconnaissance au pseudo-mérite ?
Le
gouvernement Macron n’a jamais caché sa politique de rémunération au
mérite. Dans le cadre d’une réforme à venir de la Fonction publique,
seulement 5 ans après la précédente, cette volonté d’instaurer plus de
mérite dans la rémunération est réaffirmée.
La
valorisation des métiers de l’École au mérite existe déjà (avancement
bonifié, hors-classe, classe exceptionnelle…) et constitue un facteur
aggravant des inégalités, notamment pour les femmes ou les personnels en
situation de handicap, de maladie. Les modalités de reconnaissance
doivent permettre à tous, sans exception, de se projeter pour une
carrière sur 3 grades. Les dernières mesures relatives à la classe
exceptionnelle où l’avis de la hiérarchie est déterminant aggravent,
elles aussi, cette iniquité !
On
pourrait croire à une mauvaise plaisanterie ! Entre les enveloppes
récupérées chaque année sur le dos des personnels et les enveloppes
fléchées sur des dispositifs opposés aux réels besoins de l’École et de
ses élèves (Conseil national de la Refondation-CNR,
Pacte, uniformes, SNU…), le mot
économie fait amèrement sourire à l’Éducation nationale !
L’avis du SE-Unsa
L’École
est un investissement d’avenir pour tout un pays. Pour le SE-Unsa, ce
n’est pas à elle de faire les frais d’une mauvaise politique budgétaire
en rognant sur les conditions de travail des personnels et les
conditions d’apprentissage des élèves.
Le
SE-Unsa exige que le gouvernement mette un terme à la spirale de
dévalorisation des agents publics et refuse une année blanche en matière
salariale. Les modalités de hausse des salaires et des déroulés de
carrière doivent être rapidement discutées.