Début
septembre, les associations du collectif « Ma place, c’est en
classe » (ANPEA, APF France handicap, ASEI, Droit au savoir, Gapas,
FCPE, FISAF, FNASEPH, Fédération PEEP, Trisomie 21 France,
UNANIMES) publient les résultats d’une étude réalisée par l’Ifop qui a
interrogé 601 enseignants. Ce sondage est un exemple supplémentaire de
la manière dont les enseignants perçoivent l’inclusion scolaire.
Les enseignants sont favorables à l’inclusion scolaire
Les enseignants interrogés sont
favorables à une scolarité des élèves en situation de handicap dans des
établissements scolaires ouverts à tous. 81 % d’entre eux trouvent cela
normal, 91 % des enseignants de moins de 35 ans le pensent. 90 % des
enseignants estiment que la scolarisation d’élèves en situation de
handicap est un droit, pour 83 % c’est une obligation.
Les enseignants sont également favorables à la scolarité en milieu ordinaire des élèves présentant des troubles dys (88 %) ou des déficiences auditives ou visuelles (75 %).
Enfin,
79 % des enseignants sont favorables à ce que les élèves avec handicap
puissent avoir des évaluations, examens ou concours adaptés à leur
handicap, afin de garantir l’équité.
Pour 92 % des enseignants interrogés, les parents sont des partenaires indispensables.
Pour les déficiences psychiques, le doute plane
95 %
des enseignants sont favorables à la scolarité en milieu ordinaire des
élèves en situation de handicap moteur, cependant, ils ne sont plus que
44 % en ce qui concerne le handicap psychique.
L’Ifop note que seule
une courte majorité juge leur scolarisation souhaitable au sein
d’établissements scolaires ouverts à tous : 58 % pour les enfants
autistes, 58 % pour ceux avec des déficiences intellectuelles comme la
trisomie 21 et 44 % pour ceux présentant des troubles psychiques.
L’école inclusive nécessite des moyens
Selon
ce sondage, les enseignants perçoivent l’école inclusive, au-delà des
appréhensions qu’elle soulève, comme source
d’enrichissement. Cependant, en corolaire du manque de moyens évoqué
spontanément pour décrire l’école inclusive, le besoin de support,
humain notamment, est indiscutable. Les enseignants évoquent ainsi le
recrutement d’aides humaines supplémentaires (AESH), la réduction des
effectifs par classe ainsi que la nécessité d’être formé.
L’avis du SE-Unsa
Pour
le SE-Unsa, en application de la loi du 11 février 2005, la
scolarisation des élèves en situation de handicap est une mission
collective et une obligation nationale. Il est donc normal que ces
élèves soient accueillis dans les écoles et les établissements à toutes
les étapes de leur parcours scolaire, qu’elles se déroulent dans les
classes ordinaires, les structures adaptées, les dispositifs spécialisés
de l’Éducation nationale ou au sein des établissements médico-sociaux.
Le SE-Unsa revendique des réponses ambitieuses aux besoins spécifiques des élèves en situation de handicap.
Pour
le SE-Unsa, l’État doit garantir le droit à compensation et permettre
la mise en œuvre rapide des décisions de la commission des droits et de
l’autonomie (CDA) par l’attribution des moyens financiers, matériels et
humains nécessaires (pédagogiques, éducatifs, thérapeutiques,
rééducatifs, aides techniques et humaines, et d’accompagnement) et
assurer l’équité de traitement sur l’ensemble du territoire. Le SE-Unsa
demande l’ouverture de places en établissement spécialisé.
Le
SE-Unsa exige en particulier l’augmentation du nombre d’enseignants
référents afin d’assurer un maillage satisfaisant du territoire. Ceux-ci
doivent disposer de la part de l’État et des collectivités locales des
moyens nécessaires à l’exercice de leurs missions.
Enfin,
le SE-Unsa demande que la spécificité de la scolarisation des élèves en
situation de handicap en milieu ordinaire soit développée dans la
formation initiale et continue de tous les personnels. Un accompagnement
particulier de la pratique professionnelle dans le cadre de la mise en
application du projet personnalisé de scolarisation (PPS) de ces élèves
est également nécessaire.