Dimanche
4 décembre, le ministre de l’Éducation nationale a indiqué qu’avec les
deux semaines de prolongation de la période d’inscription aux concours,
le nombre d’inscrits est légèrement supérieur à celui de l’année
dernière mais que cela ne permettra sûrement pas une rentrée 2023 bien
différente de la rentrée 2022. Les chiffres ne sont pas encore
communiqués, ni dans leur globalité, ni dans les détails des concours et
des territoires, mais manifestement ils ne sont pas bons. Le ministère
de l’Éducation nationale est sans aucun doute l’employeur le plus
indolent en matière de recrutement. Personnels et élèves payent
lourdement cette crise. Elle n’est pas nouvelle mais devient chronique
pendant que l’État refuse encore d’agir résolument.
De graves conséquences sur tout le système éducatif
Le
manque d’enseignants, de personnels d’éducation et de psychologues de
l’Éducation nationale, engendré par la baisse des candidats aux concours
de ces dernières années, avec une forte dégradation depuis 2022, met en
risque tout le système éducatif public français.
Les
personnels font au quotidien les frais de cette défaillance. Les
remplacements impossibles faute de moyens humains en nombre privent de
formation, empêchent les rendez-vous médicaux, surchargent les classes
d’absences non remplacées, … Les personnels à problématiques de santé se
voient refuser leur droit à aménagement de temps ou de poste pour se
soigner, pour concilier métier et maladie !
Les
élèves aussi payent lourdement cette situation aggravée. Ils voient
leurs heures de classe diminuées, leurs enseignants en difficulté pour
assurer la totalité d’un programme, sans compter les désorganisations et
réorganisations incessantes à opérer pour pallier les manques.
Devenir un bon recruteur ça ne s’improvise pas !
Les
mesures fortes pour tenter d’attirer rapidement de nouveaux
candidats n’ont pas été prises. La réforme de la formation initiale a
été maintenue malgré une opposition massive de la profession.
L’accompagnement des contractuels embauchés pour faire face à la pénurie
ne leur permet en rien de se projeter sereinement sur la passation d’un
concours pour une carrière au long terme. Les mesures évoquées pour
valoriser le métier ne convainquent pas sur leurs objets comme sur leurs
échéances.
Un bon recruteur sait
avant tout reconnaître et rémunérer. Les décisions qui doivent être
prises en janvier par le ministère concernant les salaires, seront
décisives pour endiguer la désaffection chronique pour des métiers de
l’Éducation nationale.
Un
bon recruteur sait aussi garder ses personnels en leur offrant des
conditions de travail à la hauteur de leurs missions. Pourtant la
réalité de leur quotidien continue d’être ignorée.
Alors
que les deux dernières rentrées scolaires ont témoigné d’un contexte de
crise sanitaire vidant toute l’énergie de l’École, la rentrée 2022
aurait eu besoin d’oxygène plutôt que continuer à tirer sur la corde.
Après
une rentrée scolaire où le compte n’y est toujours pas, et au moment où
vont être connues de nouvelles suppressions d’emplois pour la suivante,
le SE-Unsa tire la sonnette d’alarme : le premier service public a
besoin de personnels reconnus et soutenus !