Le
SE-Unsa a participé à une réunion au ministère le 25 octobre pour faire
un bilan de la politique d’école inclusive et tracer des perspectives.
Nous
avons obtenu cette réunion particulièrement importante après un
quinquennat qui a principalement géré l’école inclusive de manière
quantitative et qui a délégué cette question à l’ex-secrétaire d’État
Sophie Cluzel.
Le bilan de l’école inclusive est contrasté
Le
ministère se cantonne à faire un bilan quantitatif de l’école inclusive
en se félicitant de l’augmentation des notifications pour les élèves et
des moyens humains en AESH déployés depuis 2017. Si ces recrutements de
personnels sont indéniables, il n’en demeure pas moins que le bilan
qualitatif est bien moins favorable.
Le
SE-Unsa a rappelé que l’approche collective de la classe est beaucoup
plus difficile dans un système qui privilégie l’individualisation des
réponses et que le 100% inclusion ne devait pas un être un objectif
indépassable parce que pour certains élèves, l’inclusion en classe
ordinaire n’est pas la réponse adaptée à un moment donné du parcours de
scolarité de l’élève. Enfin, nous avons relevé toutes les difficultés de
gestion des PIAL, de la place et des missions des coordonnateurs PIAL,
du statut des AESH et du manque de réponses institutionnelles pour la
gestion des élèves à besoins éducatifs particuliers. Retrouvez le bilan
en détail dans la déclaration ci-dessous.
Des propositions concrètes
Le SE-Unsa a fait des propositions concrètes pour améliorer le fonctionnement de l’école inclusive :
- une inflexion de la politique menée et de l’objectif « 100% école inclusive » dans la situation actuelle ;
- une réflexion réelle et sérieuse sur
les parcours des enfants en inclusion. Il faut revenir à des inclusions
progressives et accompagnées permettant de limiter le stress, les
déceptions et les conflits avec les familles ;
- des moyens supplémentaires qui devront
passer notamment par l’ouverture de structures et de dispositifs en
ULIS, ULIS lycée pro, places en ITEP ou en IME ;
- le recrutement en nombre suffisant d’enseignants référents, de personnels médico-sociaux et d’AESH
- une stratégie déterminée et redéfinie
de prévention dès l’école maternelle concernant les difficultés
éducatives repérées dès le plus jeune âge avec le rétablissement sur
tout le territoire de Rased avec des équipes renforcées en soutien aux
équipes des écoles : PsyEN, maîtres spécialisés en aide relationnelle,
en difficultés d’apprentissages, médecins et infirmier·es scolaires ;
- la mise en place de Rased pour le 2d degré ;
- la mise en place d’un système de remplacement des AESH ;
- la réflexion autour de la création
d’un corps de fonctionnaire pour les AESH avec la possibilité de
travailler à temps complet et la revalorisation des grilles
indiciaires ;
- la révision du fonctionnement du CNCPH
(comité national consultatif des personnes handicapées) pour que les
textes concernant le handicap et l’inclusion scolaire soient discutés à
part égale avec les organisations syndicales des personnels, et pas
seulement avec les associations de personnes handicapées et leurs
familles. « L’expertise parentale » ne peut pas être la seule entendue.
Des groupes de travail spécifiques à venir
À
la suite de cette première réunion, plusieurs groupes de travail
thématiques seront mis en place. Les thèmes qui émergent pour ces
prochaines réunions sont :
- le système d’évaluation et d’orientation des élèves en situation de handicap en lien avec les MDPH ;
- les relations enseignement scolaire/structures médico-sociales ;
- la situation des AESH ;
- la question plus large des élèves à besoins éducatifs particuliers.