Le
SE-Unsa dénonce des dispositions intenables dans l’éventualité de
possibles coupures d’électricité, dites de délestages, en janvier et
février. En effet, le gouvernement prévoit que les écoles, collèges et
lycées informent les familles de la fermeture pour la demi-journée. Mais
cette décision des autorités ne serait connue que la veille à 17h.
Après l’information surprise dans la presse jeudi 1er
décembre de l’envoi d’une circulaire de la Première ministre aux
préfets, le ministère de l’Éducation nationale a tenu une réunion avec
les organisations syndicales vendredi 2 décembre.
Dispositions générales
A
priori ces délestages n’interviendront pas avant janvier. Tout le
territoire métropolitain pourra être concerné par des coupures sauf la
Corse qui est reliée au réseau italien.
Ces
coupures seront d’une durée de 2h maximum (éventuellement plus court).
Elles se répartiront sur deux plages correspondant aux pics de
consommation d’électricité en population générale : le matin entre 8h et
13h (2h maxi) et l’après-midi entre 18h et 20h. Le délestage se fera
selon un dispositif tournant qui concernera alternativement des portions
de département. Le dispositif sera équitablement réparti sur l’ensemble
du territoire pour ne pas défavoriser certains usagers par rapport à
d’autres. Un même secteur ne devrait pas subir plus de 2 ou 3 coupures
entre janvier et février. Aucun secteur ne sera délesté 2 fois dans une
même journée.
Pendant
les délestages, les communications (téléphones fixes, mobiles,
internet) pourront être interrompues, y compris les numéros d’urgence.
Une campagne d’information gouvernementale sera faite pour inviter à
contacter le 112 en cas d’urgence.
Des informations seront transmises préalablement au délestage selon le planning suivant :
- J-3 : information grand public (via
les médias) d’un risque de coupure et invitation de la population à une
sobriété de consommation électrique.
Puis, si cette sobriété n’est pas suffisante pour éviter les coupures :
- J-1 à 15h : précision des régions qui seront touchées (via l’application Ecowatt et les médias)
- J-1 à 17h : possibilité de connaître la situation précise en saisissant l’adresse postale l’application Ecowatt avec une information sur la plage horaire précise de coupure (2h max)
- J-1 à 19h : publication de la carte globale des zones délestées par les préfectures.
Pour les écoles et les établissements
Par
mesure de sécurité, le gouvernement a décidé de fermer les écoles et
les établissements pendant une demi-journée quand les coupures
interviendront entre 8h et 13h. Mais il prévoit tout de même un retour
des élèves dès la pause méridienne si la restauration peut encore être
organisée. Il demande aux collectivités d’envisager d’adapter les
transports scolaires.
Il prévoit également un accueil pour les enfants de personnels
prioritaires sur des fonctions vitales : certains hôpitaux, pompiers,
sécurité… Cet accueil se ferait alors dans des écoles et établissements
non délestés.
Pour
les internats, l’information la veille à 17h ne permet pas de renvoyer
les internes chez eux. Ils resteraient donc ouverts. Il est demandé aux
collectivités de vérifier les éclairages de secours en cas d’incendie,
qui sont censés disposer d’une autonomie de 5h.
Le ministère finalise des fiches qui seront adressées aux écoles et établissements.
Le
ministère est conscient que le délai est très court pour prévenir les
familles, il a tenté sans succès d’obtenir des délais plus longs. La
demande gouvernementale faite au ministère de l’Éducation nationale
était, au départ, que les écoles et établissements accueillent le public
y compris en cas de coupure d’électricité. Le ministère a refusé compte
tenu des risques pour les élèves et pour les personnels (absence
d’éclairage, risque d’intrusion, sécurité incendie, etc).
Le ministère a précisé qu’une continuité pédagogique n’était pas à
mettre en œuvre pour une durée aussi courte, d’autant que les moyens de
communication ne seront pas opérationnels.
L’avis du SE-Unsa
Pour
le SE-Unsa, tous les éléments sont présents pour que la désorganisation
rencontrée à l’occasion de la crise sanitaire se reproduise pour la
crise énergétique. Il est encore temps de l’éviter.
Pour
les sites concernés par des délestages, l’information de la fermeture
aux familles ne peut pas relever des directrices et directeurs d’écoles,
et des cheffes et chefs d’établissements. Dans des délais si courts,
les responsables des enfants doivent pouvoir s’informer directement sur
un site de la préfecture ou de l’Inspection Académique.
Le
SE-Unsa a également rappelé que c’est aux collectivités de s’impliquer
en étant proactives sur leurs champs de responsabilités : restauration,
accueil périscolaire, transport, remise en route du chauffage notamment…
Par
ailleurs, le SE-Unsa demande la révision des dispositions envisagées
pour l’accueil d’enfants des personnes prioritaires. En effet, il serait
très difficile d’accueillir au pied levé dans les établissements
ouverts, des enfants inconnus des personnels éducatifs et des agents de
transport desservant l’école ou le collège.
Pour
de nombreuses raisons qu’on ne peut maîtriser à l’avance, la reprise
pourra être chaotique. Le SE-Unsa a interrogé sur l’opportunité d’une
fermeture pour l’ensemble de la journée.
Enfin,
le SE-Unsa a demandé qu’il soit très clairement indiqué aux personnels
qu’ils n’ont pas à rejoindre leur école ou leur établissement si
celui-ci est fermé.
Le
SE-Unsa a prévenu et préviendra encore à l’occasion du
CHSCT-ministériel extraordinaire programmé le vendredi 9 décembre 2022 :
les personnels ne veulent pas revivre la désorganisation et la tension
subies par les communautés éducatives lors des nombreux épisodes de la
gestion de l’épidémie de Covid.