Comment
redonner envie d’exercer les métiers d’enseignant, CPE et psychologue
de l’Éducation nationale ? Le président avait plusieurs mois pour y
répondre ! C’est avec retard, et en faisant de nombreux contre-sens,
qu’il a rendu sa copie.
Ses
annonces grand public de ce jeudi 20 avril réussissent le tour de force
de crisper toujours plus la profession malgré un budget qui aurait dû
permettre de l’apaiser.
S’il
y a consensus sur le cruel manque de candidats aux concours et sur les
envies toujours plus importantes de quitter le métier, s’il y a un
constat partagé objectif sur les écarts de rémunérations femmes/hommes, 1er/2d
degré, s’il y a des enquêtes du ministère démontrant que le temps de
travail réel avait déjà explosé, cela n’a pas suffi à s’accorder sur les
enjeux et les solutions. Le président a décidé de ne pas entendre et de
ne pas comprendre les raisons de cette perte d’envie et de sens du
métier. Dès lors, les dés de la discussion sont pipés. Les objectifs de
lier attractivité et amélioration du service public sont inatteignables.
Reconnaitre
financièrement le travail des personnels est indispensable. Ne pas
compenser entièrement les pertes de pouvoir d’achat, tout en
conditionnant une partie de l’enveloppe Ă « un travailler plus pour
gagner plus » est une provocation. C’est ainsi que les annonces sont
vécues par une profession qui se démène tous les jours.
De
même, augmenter la rémunération en début de carrière est essentiel.
Cela permettrait d’attĂ©nuer le dĂ©crochage avec d’autres professions Ă
niveau de diplôme équivalent. Cependant, les mesures annoncées, sans
traiter les autres freins que sont la mobilité géographique ou les
conditions de travail, ne créeront pas l’attractivité escomptée, et
pourtant urgente, vers les concours.
Le SE-Unsa est allé chercher une par une les mesures, comme le doublement des indemnités Isae et Isoe perçues par tous.
Le SE-Unsa dĂ©nonce l’erreur idĂ©ologique du « pacte » et les difficultĂ©s de mise en Ĺ“uvre Ă venir.
Le
président s’obstine à mettre en avant des sujets qui ne sont pas le
cœur des difficultés des personnels aujourd’hui. Il en est ainsi du
remplacement de courte durée, alors que le premier défi est de recruter
des personnels pour occuper les postes à l’année et assurer les
remplacements longs. Il en est de même pour l’heure de soutien des
élèves de sixième ou de la conduite des projets CNR.
Le SE-Unsa dénonce des mesures qui vont accroître les inégalités de rémunération entre les femmes et les hommes, entre le 1er et le 2d degré.
Pour
le SE-Unsa, le prĂ©sident maintient son « pacte » davantage au service
de ses priorités politiques qu’à celui du service public d’éducation et
de ses personnels.
Paris, le 20 avril 2023
Stéphane Crochet
Secrétaire général