Article publié le lundi 27 mars 2023.
Actuellement,
les partis d’extrĂŞme droite opèrent des manĹ“uvres politiques Ă
l’attention du monde éducatif. Quand Reconquête s’inscrit dans une
stratĂ©gie de tension en lançant un rĂ©seau de « parents vigilants », le
RN multiplie les propositions de loi sur les questions Ă©ducatives, pour
« instaurer une tenue uniforme » dans les Ă©coles et les collèges,
faciliter l’instruction en famille, ou pour dresser des listes de
vêtements prohibés dans le secteur public. Dans tous les cas, le SE-Unsa
demande que les intimidations de professeurs et d’établissements soient
poursuivies en justice.
Les actions de ReconquĂŞte
Depuis quelques semaines, le parti ReconquĂŞte
Ă lancĂ© un rĂ©seau de « parents vigilants » destinĂ© Ă contrer « le grand
endoctrinement » que vĂ©hiculerait l’Éducation nationale. Cela se
traduit par des dénonciations publiques, notamment à travers les réseaux
sociaux, de contenus pédagogiques visant la construction de l’égale
dignité entre les êtres humains. Récemment, un établissement de l’Oise
voulant mettre en œuvre un dispositif de lutte contre les inégalités de
genre a été ciblé, et le projet a été gelé. Dans le Morbihan, une
intervention de l’association SOS Méditerranée à été ciblée par un groupuscule d’extrême droite la Cocarde lycée ; l’établissement a déposé plainte. L’association SOS Éducation,
lourdement épinglée par la Cour des Comptes en 2020, a récemment visé
le lycée de Canet en Roussillon par la publication de la page d’un livre
abordant les questions de genre.
Le
SE-Unsa soutient pleinement les personnels et les Ă©quipes des Ă©coles et
établissements scolaires qui mettent en œuvre, auprès des élèves, les
principes républicains contenus dans le Code de l’éducation. Toute
intimidation à cet égard doit être poursuivie en vertu de l’article
433-3-1 du Code pénal.
Les actions du RN
Le
RN poursuit une stratégie différente. En s’appuyant sur des conditions
d’exercice dégradées, il espère trouver auprès des enseignants des
oreilles attentives Ă leur discours. Mais le RN demeure Ă©tranger aux
difficultés réelles rencontrées par l’École et ses personnels, comme
l’attractivité des métiers, la difficulté à mettre en place l’École
inclusive ou le manque de mixité sociale.
Au
lieu de cela, plusieurs propositions de loi ont été déposées. Elles
concernent notamment l’instauration de l’uniforme, la relance de
l’instruction en famille, ou encore l’établissement d’une liste de
signes et tenues à caractère religieux prohibés dans les écoles,
collèges et lycées publics. Si un tel dispositif était adopté,
l’institution scolaire serait rapidement ridiculisée par toutes les
personnes qui trouveraient un nouveau signe pour marquer leur
appartenance religieuse. Cela obligerait à réviser fréquemment la liste
des signes proscrits. La loi du 15 mars 2004 ne doit donc pas ĂŞtre
modifiée.
Le
SE-Unsa rappelle que notre École tire ses racines dans la République
naissante des années 1880. L’extrême droite l’a longtemps conspuée. Dans
l’article 1 de notre Code de l’éducation, il est rappelĂ© qu’« outre la
transmission des connaissances », l’École doit « faire partager aux
Ă©lèves les valeurs de la RĂ©publique » dont « le respect de l’égale
dignitĂ© des ĂŞtres humains ». L’institution est censĂ©e Ă©galement
veiller « Ă la mixitĂ© sociale des publics » et Ă la « coopĂ©ration entre
Ă©lèves ». Ce sont des aspects qu’historiquement l’extrĂŞme droite
rejette ; elle préfère déployer, à travers toutes ces stratégies, la
culture de l’inégalité.