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SNU : une si longue impasse
Article publié le lundi 6 mars 2023.
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Depuis quelques jours, le devenir du SNU fait l’actualitĂ©. Deux scĂ©narios sont sur la table : l’amplification du volontariat des jeunes par des mesures incitatives, ou sa gĂ©nĂ©ralisation avec caractère obligatoire.
Pour le SE-Unsa, outre le fait de priver les Ă©lèves de deux semaines de cours, l’obligation de participer au SNU demanderait une modification de la Constitution. Une loi serait donc nĂ©cessaire pour assurer le caractère laĂŻque du dispositif. L’exĂ©cutif prendra-t-il de tels risques pour un si piètre dispositif ?
 
 
Un dispositif rejeté
 
Lancé en 2019 et présenté dans le programme du candidat Macron dès 2017, le service national universel devait être un élément décisif de la transmission des valeurs de la République et de la citoyenneté auprès de la jeunesse.
Aujourd’hui, le SNU est composé d’une phase de cohésion de deux semaines ponctuées par des saluts au drapeau et chants de la Marseillaise suivis d’activités en plein air.
La phase 2 correspond à un engagement citoyen auprès d’associations, entreprises solidaires ou encore de services publics de 84 heures ou de 12 jours hors temps scolaire. Cette phase peut être prolongée avec un engagement volontaire plus long allant de 3 mois à 1 an.
 
Or, aujourd’hui, le dispositif attire peu. Seuls 32 000 adolescents y ont participĂ© en 2022 sur une classe d’âge de 800 000 individus. Un grand nombre de ces jeunes est issu de familles oĂą au moins un parent travaille dans les milieux de la sĂ©curitĂ© au sens large.
 
 
Moins d’enseignements pour la lubie du prĂ©sident ?
 
Interrogée à l’Assemblée nationale par un député, la secrétaire d’état chargée de la jeunesse et du SNU indique une préférence pour la généralisation du dispositif. Tous les élèves de seconde ou de première année de CAP seraient alors concernés par une participation au SNU sur temps scolaire avec une expérimentation dès 2024 dans six départements, avant généralisation en 2025.
Son coût est estimé a plusieurs milliards d’euros.
L’absence de près de deux semaines de tous les élèves est, au-delà d’un facteur de désorganisation des établissements majeur, une privation d’enseignements pour les élèves. C’est inacceptable.
 
 
L’obligation : un parcours d’obstacles
 
Aujourd’hui, l’obligation qui s’impose aux mineurs est l’obligation d’instruction. Elle les conduit à être instruits dans des établissements publics, privés ou en famille. La loi du 15 mars 2004 encadre le port de signes et tenues manifestant une appartenance religieuse dans l’enseignement public.
La généralisation du SNU demandera des exigences similaires, pour rendre concrète l’obligation de participer au SNU, mais aussi pour encadrer l’expression des croyances d’adolescents qui seront accueillis, non pas en tant qu’élèves, mais en tant que citoyens pour lesquels la République garantit le libre exercice des cultes.
L’exĂ©cutif devra imposer la neutralitĂ© Ă  des pans entiers de la jeunesse qui n’y ont jamais Ă©tĂ© soumis. Cela concerne notamment les Ă©lèves scolarisĂ©s dans des Ă©tablissements privĂ©s sous-contrat et hors-contrat. Le gouvernement va-t-il risquer un conflit avec ces parties ? Les frĂ©quents atermoiements du prĂ©sident de la RĂ©publique sur les questions de laĂŻcitĂ© et de relations aux cultes permettent d’en douter.
 
 
L’avis du SE-Unsa
 
À l’origine le SNU était une réponse à l’archipellisation de la jeunesse, où plutôt des jeunesses françaises qui se croisent sans se connaître. L’érosion de la mixité sociale nuit à la cohésion nationale, la réussite de tous les élèves et à la laïcité.
 
Au lieu de répondre à ce problème par l’éducation, le président de la République s’entête à mettre un œuvre un dispositif reprenant l’image d’un service national révolu, mais véhiculant toujours la nostalgie d’un moment de brassage social efficient.
En effet, les apports du service national d’autrefois Ă©taient très limitĂ©s en termes d’acquisition des valeurs de la RĂ©publique et de la citoyennetĂ©. Qu’importe ! Le message politique tend Ă  montrer Ă  la frange de la population française la plus mĂ©fiante Ă  l’égard de la jeunesse, qu’on l’encadre, qu’on l’aère et qu’on uniformise.
 
RĂ©unir les enfants et adolescents de notre pays est une nĂ©cessitĂ© pour assurer la continuitĂ© de notre avenir dĂ©mocratique. Cela demande de crĂ©er les conditions de la mixitĂ© sociale pendant les treize annĂ©es de scolaritĂ© obligatoire. Ce faisant, l’exĂ©cutif rendrait un meilleur service Ă  la Nation, plutĂ´t que de vouloir imposer un SNU de quinze jours Ă  des jeunes de 16 ans qui ne le voudraient pas, et qui en outre, se verraient privĂ©s de prĂ©cieux temps d’enseignement.
 
 
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