Article publié le vendredi 3 mars 2023.
Le
président du Comité national consultatif des personnes handicapées
(CNCPH) J. Boroy veut remettre en cause la composition, le
fonctionnement, la représentativité et la configuration de cette
instance dans un calendrier serré au mépris de la concertation, des
textes et de l’importance de la diversité qui fait la richesse de ce
comité.
Mettre au pas les organisations syndicales ?
Cette
initiative de J. Boroy qui souhaite que le CNCPH soit composé à 100 %
de personnes en situation de handicap, de surcroît uniquement
représentantes d’organisations associatives et pas syndicales, est
inacceptable et dangereuse.
S’il répète que « l’instance s’appelle Conseil national consultatif des personnes handicapées » et que « les autres n’y ont pas leur place »,
sa volonté d’imposer au SE-Unsa de désigner uniquement des personnes en
situation de handicap pour y siéger est au mieux un aveuglement face
aux conséquences de la discrimination positive, au pire un mépris et une
attaque de la représentativité syndicale.
Le
SE-Unsa choisit ses représentants et n’a pas à répondre à une
injonction du président du CNCPH au nom d’un repli sur soi, voire d’un
communautarisme.
L’intersyndicale écrit à la ministre déléguée
Les
contenus des modifications proposées, le calendrier serré imposé par J.
Boroy, dont le mandat a été prolongé exceptionnellement jusqu‘au 1er
juillet en raison de la future conférence nationale de handicap, sont
dénoncés par les organisations syndicales dans un courrier adressé aux
membres du CNCPH et aux commissions qui le composent. Par ailleurs,
l’intersyndicale écrit à Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée
auprès du ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes
handicapées, chargée des Personnes handicapées (lire le courrier
ci-dessous).
Vers du 100% inclusion scolaire ?
Pour
le SE-Unsa, l’École inclusive ne peut pas se décider à partir
d’injonctions du CNCPH, sans débat de fond sur la société que nous
voulons et singulièrement sur l’École inclusive qui ne peut pas se
limiter aux seuls élèves à besoins éducatifs particuliers ou en
situation de handicap.
C’est
pourquoi la volonté de certaines associations de parents d’enfants
handicapés qui se radicalisent d’obtenir une inclusion à 100% en milieu
ordinaire pour leurs enfants n’est pas acceptable.
Aux oubliettes IME, ITEP et autres structures médico-sociales.
Par
ailleurs, on ne peut pas accepter que les représentants des personnels
qui accueillent, accompagnent et enseignent à leurs enfants ne siègent
plus dans cette instance qui donne des avis sur les textes qui
organisent l’inclusion scolaire.