Article publié le mercredi 8 février 2023.
Aujourd’hui,
entre 250 000 et 300 000 enfants combattent dans le monde. Ces enfants
soldats existent principalement en Afrique et en Asie mais on en trouve
également en Amérique du Sud ou en Europe. Leur recrutement commence dès
l’âge de 10 ans. De nombreux pays luttent contre cette exploitation de
la jeunesse et les dégâts psychologiques qu’elle engendre.
Le
12 février 2007, la conférence de Paris a acté la libération des
enfants de la guerre. 110 États dont la France ont depuis endossé les
engagements et principes adoptés lors de cette conférence. Le 12 février
est désormais la journée internationale des enfants soldats.
Les enfants et la guerre
La
guerre viole bon nombre de leurs droits : le droit Ă la vie, le droit
de grandir au sein de sa famille et de sa communauté, le droit à la
santé, le droit à l’épanouissement et le droit d’être protégé.
La commission internationale des droits de l’enfant affirme que « les enfants ont le droit de grandir dans un cadre qui leur garantisse la protection. »
Ainsi chaque enfant a le droit de grandir dans un environnement qui le
protège de la maltraitance et de l’exploitation. Chaque enfant a
Ă©galement le droit de ne pas faire la guerre, ni de la subir.
Un
enfant-soldat est un être humain âgé de moins de 18 ans, recruté par
une armée ou participant simplement à un conflit armé. Il ne porte pas
nécessairement un uniforme et une arme : il peut être recruté dans un
groupe armé en tant que cuisinier, porteur, gardien, espion, messager,
garde du corps, esclave sexuel, « dĂ©tecteur » de mines…
Certains
sont recrutés de force ou enlevés, d’autres s’enrôlent pour fuir la
pauvreté, la maltraitance et la discrimination, ou pour se venger des
auteurs d’actes de violence commis à leur encontre ou contre leur
famille.
D’après
l’Unicef, plus de 230 millions d’enfants (soit près d’un enfant sur 10
dans le monde) vivent dans des pays ou des zones qui connaissent des
conflits armés. 125 millions d’entre eux sont directement affectés par
les combats dans le monde. Plus de deux millions d’enfants ont été tués
dans des guerres ou des conflits armés lors des dix dernières années.
Conflit russo-ukrainien
Les
enfants soldats existent également en Europe. La jeunesse russe, âgée
de 7 à 25 ans, qui n’a connu que Vladimir Poutine pour président a été
façonnée à son image via des clubs patriotiques où le maniement des
armes se mêle à un discours de haine envers l’occident. Ils forment
l’armĂ©e des jeunes (Younarmia) qui dĂ©finit ainsi ses objectifs : « Éduquer
la jeunesse Ă partir de 8 ans dans un esprit patriotique, leur
enseigner l’héritage militaire de la patrie, développer leur esprit
collectiviste et les principes moraux propres au peuple russe, motiver
et prĂ©parer les jeunes gens Ă effectuer leur service militaire. »
Créée en 2016, Younarmia comptait déjà 500 000 enfants dans ses rangs en
2019. Disparus depuis 1990, des cours de préparation militaire seraient
remis en place Ă la rentrĂ©e 2023 dans des classes d’âges Ă©quivalentes Ă
notre collège.
En
Ukraine, le conflit au Donbass a laissé de nombreux jeunes grandir avec
des traumatismes. Actuellement, ils « jouent » Ă la guerre en collectant
des fonds pour l’armée avant d’avoir l’âge de s’y engager. Dans le même
temps, et ce depuis 2014, le camp d’été patriotique militaire des
Azovets accueille près de 300 enfants par sessions de 12 jours durant
lesquels ils ont des cours d’auto-défense, des parcours du combattant,
des montages et démontages de Kalachnikov...
L’avis du SE-Unsa
Le
SE-Unsa considère que le droit à l’éducation doit être respecté sur
l’ensemble de la planète. Les enfants ne peuvent plus être utilisés par
des adultes peu scrupuleux et tout doit ĂŞtre mis en Ĺ“uvre pour les
protéger. La solidarité internationale doit être un principe essentiel
leur permettant de grandir et de s’émanciper dans les meilleures
conditions possibles, et ce, quel que soit leur lieu de
naissance.