Chaque
année depuis 1992, sous l’impulsion de l’ONU, le 3 décembre est la
Journée internationale des personnes handicapées qui vise à promouvoir
la compréhension des questions de handicap, mobiliser le soutien pour la
dignité, le droit et le bien-être des personnes handicapées.
Pour
le SE-Unsa qui a identifié l’École inclusive comme un défi majeur posé
au service public d’Éducation, cette Journée ne peut pas être uniquement
un événement rappelant des intentions.
Le
ministère indique que, dans les écoles et les établissements scolaires,
il s’agit de sensibiliser l’opinion publique, la communauté éducative
et l’ensemble des élèves aux enjeux de la scolarisation des élèves
handicapés, faire connaître et valoriser les actions de proximité
conduites au quotidien par les associations et la communauté éducative.
Pour le SE-Unsa, cette journée doit aussi permettre de regarder les
difficultés et de se donner les moyens de les dépasser ; sinon,
l’adhéson au principe de l’inclusion risque de se fragiliser.
Consolider l’École inclusive
Pour
le SE-Unsa, le projet d’une École inclusive ouverte à tous, quelles que
soient les différences dues à l’origine sociale et culturelle ou aux
caractéristiques individuelles, implique de repenser les contenus
d’enseignement et de réviser les modalités pédagogiques afin de
permettre les apprentissages de tous. L’École inclusive est importante ;
il faut la consolider et lui donner les moyens pour qu’elle réussisse
encore mieux. Le parcours mis en place pour chaque jeune doit répondre
de manière adaptée à son projet et à ses besoins scolaires, éducatifs et
de soins. Or, contrairement à ce qu’on constate aujourd’hui, ce ne sont
pas les moyens disponibles mais bien les besoins identifiés qui doivent
présider à la définition du projet.
Écouter les personnels et les parents
Les
personnels de l’Éducation nationale doivent être entendus au même titre
que les parents pour apporter leur regard professionnel.
Pour
mettre en œuvre un projet cohérent et assurer à chaque élève un
parcours réussi quels que soient ses besoins, les relations entre
l’Éducation nationale et ses partenaires du secteur médicosocial doivent
être améliorées, dans le respect des missions de chacun. Tous ces
professionnels et ces partenaires doivent ĂŞtre en nombre suffisant pour
couvrir les besoins dans chaque Ă©tablissement scolaire, sur tous les
territoires. L’École inclusive ne peut s’appuyer sur la seule bonne
volonté des personnels. L’écart entre le prescrit et la réalité de
l’École inclusive engendre de la souffrance au travail qui doit être
entendue.
L’avis du SE-Unsa
Une inflexion de la politique menée et de l’objectif 100 % École inclusive
dans la situation actuelle est donc indispensable. De mĂŞme, une
réflexion réelle et sérieuse sur les parcours des enfants en inclusion
doit être menée. Il faut revenir à des inclusions progressives et
accompagnées permettant de limiter le stress, les déceptions et les
conflits avec les familles. Cela implique des moyens supplémentaires qui
devront passer notamment par l’ouverture de structures et de
dispositifs en Ulis, Ulis lycée pro, places en Itep ou en IME, ainsi que
par le recrutement en nombre suffisant d’enseignants référents, de
personnels médicosociaux et d’AESH.
Sans ces éléments, la Journée internationale du handicap ne sera qu’un événement ponctuel sans traduction à l’École.