La
concertation annoncée par le ministre pour définir, activer les leviers
de l’attractivité des métiers de l’Éducation nationale et revaloriser
ces derniers a débuté par une phase préparatoire en octobre 2022. Le
recrutement, les conditions d’entrée dans le métier et la formation
continue ont été parmi les sujets mis en débat : le SE-Unsa a porté ses
revendications pour la formation initiale et continue, et rappelé la
nécessité de rendre attractif, dès l’entrée dans le métier, les métiers
d’enseignant, CPE et PsyEN.
Des mesures salariales à amplifier
De
premières mesures ont été adoptées en 2021 et 2022 : l’amélioration de
la reprise d’ancienneté des services privés des lauréats des 3e concours
et la création d’une prime d’attractivité. Le SE-Unsa avait très
largement contribué à ces évolutions qui constituaient de premières
marches. Dans le cadre de cette nouvelle concertation, nous avons ainsi
mis en avant le besoin de les amplifier. En effet, le SE-Unsa a
rappelé :
- sa demande de la reprise intégrale des
services antérieurs publics ou privés car, pour le SE-Unsa,
l‘attractivité passe également par une valorisation des parcours
antérieurs
- sa divergence avec le ministère
concernant la notion de « début de carrière ». Pour le SE-Unsa, la prime
d’attractivité et un salaire de 2 000 € doivent être attribués dès
l’année de stage ;
- la nécessité d’engager la réflexion
sur l’indexation des primes en constatant que, pour cette année, les
mesures concernant la prime d’attractivité ont largement été écrasées
par l’inflation ;
- sa revendication de primes à l’entrée dans le métier qui n’excluent personne (nouvelle indemnité stagiaire, prime entrée dans le métier).
Le métier de PLP a été identifié
comme particulièrement concerné par la question de l’attractivité. En
effet, pour les champs professionnels dont les PLP sont issus, le niveau
de rémunération du privé est beaucoup plus attractif que les grilles de
rémunération des enseignants de l’Éducation nationale.
Remettre à plat les conditions de la formation initiale
Le
SE-Unsa s’était opposé à la réforme de la formation initiale du
ministre Blanquer, prévoyant qu’elle accélèrerait la désaffection déjà Ã
l’œuvre pour nos métiers. Il est encore trop tôt pour faire un bilan de
la réforme de la formation initiale, mais plusieurs éléments d’alerte
identifiés en amont par le SE-Unsa ont malheureusement été constatés dès
les premiers jours de la mise en œuvre de cette réforme :
- le manque de tuteurs, à mettre en lien avec la faible valorisation financière de la fonction ;
- des conditions d’affectation des stagiaires parfois déplorables ;
- des volumes de formation amputés pour l’année de stage ;
- une charge de travail considérablement alourdie pour les stagiaires exerçant à temps plein : le besoin de clarification nécessaire sur les crédits de 10 à 20 jours et leur mise en œuvre effective.
Le SE-Unsa a par ailleurs
rappelé l’importance d’accompagner les personnels contractuels, aussi
bien s’agissant de tutorat que de formation à la préparation aux
concours.
Préparer le
recrutement via une complémentarité réelle entre la formation
universitaire et des temps de pratique rémunérés sur le terrain
Pour
le SE-Unsa, pour le premier comme pour les métiers du second degré il
faut entrer dans le processus de formation dès la licence et jusqu’en
master 2 :
- pour reconstituer des viviers d’étudiants-candidats importants et diversifier et démocratiser l’accès à nos métiers ;
- pour construire les hautes compétences universitaires et professionnelles nécessaires à l’exercice de nos métiers.
Évaluer les dispositifs de formation initiale
L’empilement
des parcours de formation initiale (PPE, AED prépro, master Meef
alternant, master Meef non-alternant, master disciplinaire) a rendu la
formation initiale illisible. Il faut les évaluer pour conserver et
amplifier uniquement les parcours qui permettent de découvrir nos
métiers de façon progressive et accompagnée.
Formation continue : des lignes à ne pas franchir
Nous
avons rappelé notre opposition aux perspectives d’organisation de la
formation continue hors temps d’enseignement. Pour le SE-Unsa, ce sujet
ne doit pas être considéré comme une nouvelle mission volontairement
acceptée et rémunérée par les personnels car il s’agit bien avant tout
d’une responsabilité de l’employeur envers ses agents, qu’il lui revient
d’organiser dans le cadre de leur temps règlementaire de travail.
De
plus, cette perspective présente le risque d’accroître à nouveau les
inégalités genrées de rémunération, alors que le ministère s’est
précisément engagé dans un plan de réduction de ces inégalités.
S’agissant du tutorat, l’engagement des personnels auprès des collègues
pour les aider et partager leur expérience doit en revanche être
effectivement revalorisé.
L’avis du SE-Unsa
Pour
le SE-Unsa, l’attractivité c’est donc bien aussi le système global de
recrutement et d’entrée dans le métier. Entrer de façon progressive via
la complémentarité entre acquisition des compétences universitaires et
de gestes professionnels, mieux accompagner en amont du recrutement et
en aval, et tout au long de la carrière sont des leviers importants pour
redonner des perspectives, de la satisfaction et de la sérénité au
travail.
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