Le
premier Conseil d’administration de l’UNSS de cette année scolaire
s’est déroulé le jeudi 20 octobre dernier au Comité national olympique
et sportif français (Cnosf). Outre le point financier à l’ordre du jour,
cette instance a été l’occasion de dresser un bilan chiffré de la
Gymnasiade de Normandie. Le SE-Unsa y était présent.
Un contexte Ă©conomique et politique qui appelle Ă la vigilance
Le
CA a été introduit pour la première fois par Jean Hubac qui
représentait la Dgesco en tant que nouveau chef de service de
l’accompagnement des politiques éducatives. Il a redit l’ambition
collective du ministère de renforcer la place du sport et la prise de
conscience au niveau du gouvernement de ce qui peut favoriser l’activité
physique et sportive des jeunes. Il a également souligné que le sport
est le moyen de travailler d’autres compĂ©tences et qu’il contribue Ă
lutter contre les inégalités, mais ne peut être porté par l’École seule.
Ceci explique la mise en place de nouveaux dispositifs : les 30 minutes
d’activité physique quotidiennes dans le 1er degré et les 2 h de sport hebdomadaires au collège.
Sur
ce dernier point, le SE-Unsa, dans son propos liminaire, a réitéré sa
méfiance vis-à -vis de cette expérimentation peu claire dans sa
présentation, qui entretient la confusion entre animateur sportif et
enseignant d’EPS et qui laisse planer la menace d’une externalisation
nocive pour la profession et le sport scolaire. Le ministère s’est voulu
rassurant en affirmant sa volonté de ne pas vider l’EPS de sa
substance, pas plus que les activités des AS, et en précisant qu’il
n’était pas question de généraliser un dispositif qui ne fonctionnerait
pas.
Gymnasiade : un bilan en demi-teinte
Le
bilan de la Gymnasiade de Normandie, dernière compétition
internationale avant les JOP de 2024, et dont l’organisation a été
confiée à l’UNSS, était très attendu. L’événement a rassemblé 3 191
participants et 62 délégations. 17 sports et 3 parasports ont été
pratiqués. La direction nationale se dit satisfaite du résultat, compte
tenu des conditions difficiles dans lesquelles elle a dĂ» livrer
l’événement : lieux de la compétition très distants, charges
sous-évaluées (transport, hébergement, présentations sportives…), crise
sanitaire qui a retardé l’organisation… Le budget initialement proposé
était impossible à tenir. L’impact sur l’exercice financier s’élève donc
à deux millions d’euros. La direction nationale reconnaît que
l’événement pourrait être réorganisé demain avec davantage de visibilité
et une implication de tous les élèves.
Budget : une clarté bienvenue
Le
SE-Unsa salue l’initiative de l’UNSS de présenter un budget plus
lisible en proposant une comptabilité analytique inscrite dans un
exercice comptable collé à l’actualité de la fédération, du 1er septembre de l’année en cours au 31 août de l’année suivante.
Concernant
les subventions en cours, les projets ne manquent pas. Le MENJS, qui
avait abondé l’UNSS de 4,8 millions d’euros en 2022, dont 1 million pour
la Gymnasiade, organise des travaux sur objectifs pour la période
2023-2025. L’Agence nationale du sport (ANS) n’est pas en reste, ayant
participé, en 2022, au fonds de compensation à hauteur de 600 000 €, au
projet sportif fédéral à hauteur de 1 526 000 d’euros, et au projet
numérique pour 10 000 €.
Sur ce point financier, le SE-Unsa a renouvelé son regret de voir l’UNSS exclue du Pass’Sport
cette année encore, alors même que l’UGSEL, fédération sportive
éducative de l’enseignement catholique, y est éligible. L’UNSS n’ayant
pas l’agrément sport qui lui permettrait d’être éligible, elle compte en
faire la demande pour l’année prochaine. Autre bonne nouvelle : l’an
prochain, le Pass’Sport, qui constitue une aide financière de
50 €, sera sécable, épousant ainsi le format du chèque culture, et
permettra donc aux élèves les plus défavorisés de financer leur licence
UNSS.
Dans
la perspective de la poursuite des discussions autour du nouveau format
du contrat-licences, le SE-Unsa a insisté sur l’attention à porter aux
établissements les plus en difficulté, s’appuyant sur la publication
récente des indices de position sociale (IPS) des écoles et collèges,
qui n’ont fait que rendre plus visibles des inégalités déjà connues de
tous.
L’avis du SE-Unsa
Le
SE-Unsa salue une rigueur retrouvée dans la comptabilité de l’UNSS, et
la volonté de sa direction nationale de promouvoir et faire vivre le
sport scolaire. Le SE-Unsa, toujours présent dans les instances clés du
sport scolaire, continue de militer pour l’accès du plus grand nombre Ă
la pratique de l’activité physique et sportive dans le cadre de l’UNSS,
tout en revendiquant une meilleure considération de celles et ceux qui
en assurent l’animation, les enseignantes et enseignants d’EPS.