Le
ministère de l’Intérieur vient de faire paraître son étude annuelle sur
les chiffres des morts violentes au sein du couple. Cela représente 122
femmes en 2021. Ce chiffre est en hausse de 20 % par rapport Ă 2020.
Nous sommes revenus aux chiffres des années 2015/2016.
Un
féminicide a eu lieu tous les deux jours et demi en France en 2021.
74 % de ces victimes subissaient auparavant des violences physiques,
psychologiques et/ou sexuelles. 84 % d’entre elles avaient porté plainte
contre leur conjoint ou ex-conjoint. Les faits se déroulant le plus
souvent à domicile, dans près d’un cas sur cinq, les enfants en sont
témoins (directement ou indirectement). De plus, en 2021, 105 enfants se
sont retrouvés orphelins de père et/ou de mère.
Si
on peut analyser les conditions, le lieu des faits, les différentes
caractéristiques des victimes et des auteurs, on peut aussi se demander
si ces chiffres reflètent la réalité de ce que sont les féminicides en
France. En effet, dans de nombreux autres pays européens, les
féminicides ne sont pas calculés de la même façon. Nombreux sont ceux
qui décomptent tous ces crimes dès lors qu’il existe un lien entre la
victime et l’auteur (familial, amical, cadre du travail…) et qu’il y a
un lien au genre. Dans notre pays, seuls les féminicides commis par le
conjoint ou ex-conjoint sont comptabilisés, ce qui minore les chiffres.
Pour
rappel, la lutte contre les violences faites aux femmes Ă©tait une
grande cause du premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Les mesures
envisagées (téléphone grave danger, bracelet anti-rapprochement,
hébergement d’urgence par exemple) n’ont pas permis de faire reculer le
nombre de décès.
Au-delĂ
de l’indispensable arsenal judiciaire, l’éducation est un puissant
levier d’évolution de la société à l’égard des violences sexistes et
sexuelles. Ainsi, depuis 20 ans, trois sĂ©ances annuelles d’éducation Ă
la vie affective et sexuelle sont obligatoires du CP Ă la terminale. Le
collectif NousToutes a mesuré que sur les 21 séances prévues dans le secondaire, seules 2,7 étaient effectivement mises en œuvre.
La
hausse des féminicides est effroyable. Pour le SE-Unsa, lutter contre
ces violences demande une volonté ferme pour protéger les femmes en
situation de danger imminent. Cela demande aussi de viser l’éradication
du sexisme dans la société. Il faut pour cela épauler les équipes
éducatives pour que cette orientation se concrétise auprès de la
jeunesse.
Victime ou témoin
>> 3919 : https://www.solidaritefemmes.org/
>> Plateforme gouvernementale : https://arretonslesviolences.gouv.fr/
>> Centre Hubertine Auclert : https://m.centre-hubertine-auclert.fr/article/l-observatoire-regional-des-violences-faites-aux-femmes-integre-au-centre-hubertine-auclert
>> Nous toutes : https://www.noustoutes.org/