Après
la grève du 13 janvier, le ministère de l’Éducation nationale a enfin
reconnu la nécessité de recruter pour faire face aux remplacements non
assurés en cette période de crise sanitaire. Ce recrutement "au pied
levé" est parfois synonyme de contractuels bashing.
Pour
le premier degrĂ©, sous la pression, le ministère s’est rĂ©signĂ© Ă
appeler les 824 inscrits sur listes complémentaires des concours de
professeurs des écoles dans les académies où ces listes complémentaires
existaient encore. Il s’agit là d’emplois pérennes pour de futurs
enseignants titulaires.
Pour
les autres académies, dans le premier degré et pour l’ensemble des
autres concours, des recrutements de contractuels sont donc toujours
nécessaires pour tenter de répondre à l’ampleur des besoins. Mais
difficile de recruter si vite et autant, et en proposant des conditions
qui ne permettent pas de rivaliser avec les offres d’emploi d’autres
secteurs.
Cette situation
fait resurgir et s’amplifier un a priori que le SE-Unsa déplore : faute
de professionnels formés en nombre suffisant, l’Éducation nationale
recruterait n’importe qui.
Oui,
enseigner est un métier qui s’apprend et ne s’improvise pas. Mais ces
enseignants, CPE et psychologues de l’Éducation nationale qui acceptent
un CDD et viennent prêter mains fortes ne méritent pas cette défiance.
Les équipes déjà en place ne s’y trompent d’ailleurs pas. Dans les
écoles et établissements, tout le monde, malgré l’épuisement et la
fatigue, fait le maximum pour accueillir et accompagner ces nouveaux
collègues parachutés en pleine crise.
L’avis du SE-Unsa
Pour
le SE-Unsa il ne faut pas se tromper de cible. Pour affronter la crise
comme pour préparer la suite, c’est le défaut de politique prévoyante et
ambitieuse de recrutement et de formation de fonctionnaires qu’il faut
dénoncer, pas les personnels qui en font les frais.